Avenir institutionnel en Nouvelle-Calédonie : « Nous sommes dans un esprit constructif » assure Virginie Ruffenach, présidente de l’Avenir en Confiance au Congrès

Virginie Ruffenach, président du groupe l'Avenir en Confiance au Congrès, lors de la campagne des Législatives (archives Facebook)

Avenir institutionnel en Nouvelle-Calédonie : « Nous sommes dans un esprit constructif » assure Virginie Ruffenach, présidente de l’Avenir en Confiance au Congrès

« Notre responsabilité nous appelle à être tous autour de la table pour construire l’avenir pour l’ensemble des Calédoniens » a déclaré Virginie Ruffenach, invitée à s'exprimer à la Convention des partenaires de Nouvelle-Calédonie en fin de semaine. Interrogée par la rédaction, elle évoque sa position pour la sortie de l’accord de Nouméa et l’absence de nombreux partenaires indépendantistes à ces discussions parisiennes autour de Gérald Darmanin jeudi, et Élisabeth Borne vendredi.

Quelle sera votre position pendant cette Convention des partenaires, en tant que présidente du groupe Avenir en Confiance au Congrès ? 

Nous sommes dans un esprit constructif. Les Calédoniens se sont exprimés par trois fois et ont souhaité que la Nouvelle-Calédonie reste dans la République française, et c’est sous ce mandat que nous nous exprimons dans les différents rendez-vous parisiens. Par ailleurs, la Nouvelle-Calédonie souffre d’institutions à bout de souffle et nous savons que nous avons un travail à mener pour réformer notre territoire et le rendre institutionnellement plus efficace. Il s’agit de répondre aussi aux aspirations de nos concitoyens. Donc nous sommes dans un esprit constructif, dans une volonté de travailler et de sortir de cet accord de Nouméa et écrire une nouvelle page de l’histoire calédonienne, avec pragmatisme et responsabilité.

Vous êtes aussi membre du parti Le Rassemblement-LR, dirigé par Thierry Santa. Ce dernier a présenté dernièrement un projet, avec d’autres présidents de partis loyalistes. Est-ce que vous soutenez ce projet ?

Pour l’heure, nous ne sommes pas au stade de projet. Nous sommes dans la méthode et le calendrier, et je considère qu’il y a une vraie nécessité à ce que nous travaillions avec l’ensemble des non-indépendantistes pour construire et porter un projet d’une voix, autour de la table, face aux indépendantistes. Ce travail commun, ce sera la phase après ce rendez-vous. La volonté, c’est de s’accorder dans un premier temps sur « le plus petit dénominateur commun », nos incontournables. Mais ensuite, j’aspire à ce qu’il y ait un vrai travail commun avec l’ensemble des non-indépendantistes pour pouvoir porter un projet pour la Nouvelle-Calédonie dans la France, et d’une seule voix.

Pensez-vous que vous entendre avec tous les non-indépendantistes sera chose aisée, tant les nuances sont nombreuses ?

Ça ne sera pas chose aisée. Mais nous devons nous placer du côté de l’intérêt général de tous les Calédoniens, et c’est le sens de la responsabilité qui doit nous animer dans cette phase très importante pour la suite, ou la fin de l’accord de Nouméa. Il y a deux précédents : 1988 avec l’accord de Matignon et 1998 avec l’accord de Nouméa. Tous les non-indépendantistes avaient su s’unir pour précisément proposer aux Calédoniens une période de développement et de paix. Et c’est aujourd’hui ce sur quoi nous devons nous rassembler : une période de développement pour la Nouvelle-Calédonie, une évolution institutionnelle pour des institutions plus efficaces qui permettent à nos jeunes de croire en leur territoire et d’avoir envie d’y développer leur vie.

Il y aura plusieurs absents lors de cette Convention et notamment, vos partenaires indépendantistes : la plupart des mouvements et partis ont confirmé leur absence. Que pensez-vous de ces absences ? Est-ce qu’il n’y a pas une crainte que cette Convention finalement ne serve pas à grand-chose ?

Je déplore vivement l’absence des indépendantistes. C’est très regrettable. L’application même de l’accord de Nouméa, dont certains d’entre eux ont été signataires, prévoit qu’après les trois référendums, l’ensemble des partenaires se retrouvent autour de la table. On ne peut pas reprocher à l’État de ne pas avoir proposé à l’ensemble des partenaires de se retrouver à cette table. Finalement, l’État aujourd’hui est dans la stricte application de l’accord de Nouméa, et dans son rôle de réunir les partenaires. 

La Nouvelle-Calédonie vit une période difficile : crise économique, manque de confiance, départ d’un grand nombre de nos concitoyens qui craignent dans l’avenir du territoire, n’ont ni confiance, ni visibilité dans cet avenir, donc nous devons redonner confiance et perspectives. Et notre responsabilité nous appelle à être tous autour de la table pour construire l’avenir pour l’ensemble des Calédoniens. 

Je ne pense pas que la séquence soit inutile parce qu’encore une fois, nous comprenons que l’État souhaite avancer et que la volonté est de travailler sur la méthode, c’est-à-dire, le calendrier et les sujets sur lesquels nous devons travailler pour avancer. C’est un moment important pour faire le tour de ces problématiques et nous mettre au travail.