Interrogé par le député polynésien Tematai Le Gayic début janvier, le ministre des Transports Clément Beaune a assuré, dans sa réponse publiée cette semaine et relayée par Tahiti-infos, qu’Air France « n’a pas l’intention de se désengager de la desserte de la Polynésie ».
La compagnie nationale « reprend progressivement son exploitation vers la Polynésie française après la crise sanitaire », a ajouté le ministre dans sa réponse au député, inquiet de l’impact que pourrait avoir l’arrivée en Polynésie de la compagnie américaine Delta, proche partenaire d’Air France. « L'accroissement de la fréquence des vols depuis Los Angeles pourrait se traduire par un élargissement du marché, avec un impact positif sur le tourisme et l'activité économique polynésienne » a également estimé le ministre.
« Chaque nouvelle compagnie, étant dotée de son réseau, attire en effet une clientèle touristique additionnelle, participant ainsi de la promotion de la Polynésie française à l'étranger » a-t-il ajouté, soulignant que « la diversité des prix pratiqués est susceptible de toucher de nouvelles catégories de voyageurs, qu'il s'agisse de la clientèle d'affaires, de tourisme haut de gamme ou intermédiaire tout en améliorant la connectivité de l'archipel au bénéfice des Polynésiens ». La compagnie a par ailleurs embauché 23 PNC locaux pour sa base de Papeete, relayait également Tahiti-infos.
Dans sa question écrite au ministre, Tematai Le Gayic, député du groupe GDR, soulignait la politique tarifaire de la major américaine, qui proposerai un « premier tarif de 334 euros » sur ses vols entre Los Angeles et Tahiti-Faa’a, « bien en deçà des tarifs pratiqués par Air Tahiti Nui ». « Cette dernière n'a pas les ressources nécessaires pour résister face à la guerre des prix qui sera le produit de l'implantation de Delta Airlines et du désengagement d’Air France » ajoutait-il.
Le député craignait une stratégie globale d’Air France, et de son actionnaire majoritaire, l’État, qui viserait à « déstabiliser l'un des outils de développement les plus importants de la Polynésie et ainsi créer un séisme dans l'économie polynésienne puisque plusieurs centaines d'emplois sont en jeu ». Arrivée en décembre dernier, et pour une période test allant jusqu'à fin mars, Delta Airlines n’aurait vraisemblablement pas prévu de poursuivre sa desserte polynésienne au-delà, mais pourrait revenir en octobre prochain.
La compagnie américaine doit aussi reprendre ses vols propres et sans escale entre Los Angeles et Paris, après une suspension due à la crise sanitaire, en mai prochain. Cette ligne s’opère en partenariat avec Air France.