Groupe phare de la scène musicale réunionnaise, Ziskakan entame une tournée baptisée « Great Indian Tour 2 » qui l’emmènera jusqu’au 16 mars 2024 en Inde et au Népal avec deux temps forts : le festival international AAVAA Dingi, à Chennnai, en Inde le 25 février 2024 et le Grassland Music Festival Nepal le 16 mars 2024. Une tournée particulière qui permettra au groupe de diffuser les sonorités uniques de La Réunion, mais aussi de partir sur les traces de la communauté indienne qui a grandement contribué à façonner l’identité de l’Ile de La Réunion.  

45 ans bientôt que Ziskakan se bat pour la valorisation et la transmission de la culture créole à La Réunion. Plus qu’un groupe, Ziskakan est une institution qui a fait du développement de la culture créole et son rayonnement à travers le monde son cheval de bataille. Fondé en 1979 et emmené par son leader charismatique Gilbert Pounia, Ziskakan exploite tous les supports et moyens d’expression à sa disposition pour faire valoir la culture créole à La Réunion. 

De l’édition d’un magazine (Sobatkoz) à la formation de groupe d’études et de recherches créoles (Grec), en passant par l’installation d’une radio libre ou la production de spectacles de théâtre, de poésie, de musique et de danse, toutes les recettes sont bonnes pour diffuser la culture créole. Un véritable sacerdoce pour Gilbert Pounia et les autres membres de Ziskakan qui, depuis sa création, a enregistré plus d’une dizaine d’albums où l’on retrouve tout ce qui fait l’ADN du groupe, à savoir des sonorités indiennes, des percussions africaines et des textes créoles. 

Un travail de valorisation et de vulgarisation qui s’étend au-delà des frontières réunionnaises

Au même titre que Danyèl Waro ou Ti Fock, Ziskakan s’inscrit dans cette grande lignée d’artistes et de groupes qui ont contribué à l’évolution de la musique traditionnelle réunionnaise. Son histoire se confond avec celle du mouvement culturel réunionnais, dont l’avenir semble menacé, en dépit du combat que mènent Ziskakan et d’autres.  C’est ce combat qu’a voulu mettre en valeur l’animateur réunionnais Sébastien Folin avec son documentaire « Ziskakan, une révolution créole » qui a reçu le Prix « Coup de Cœur » de l’Académie Charles Cros récompensant les œuvres musicales.

Ce travail de valorisation et vulgarisation de la culture créole s’étend bien au-delà des frontières réunionnaises et le groupe Ziskakan n’hésite pas à aller porter haut les couleurs et les sonorités réunionnaises à l’étranger. Ainsi, de l’Inde à Maurice, en passant par les Seychelles, les Etats –Unis ou l’Europe (Londres, Bruxelles, Paris notamment à l’Olympia, lieu emblématique s’il en est), Ziskakan parcourt le monde pour faire rayonner la musique et les rythmes issus de La Réunion.

L’immigration indienne a contribué à façonner l’identité réunionnaise

En ce mois de février et jusqu’au 16 mars, le groupe remet le métier sur l’ouvrage et entame une grande tournée en Inde comprenant une incursion au Népal baptisée « Great Indian Tour 2 » constituée de deux temps forts : le festival international AAVAA Dingi le 26 février à Chennai, en Inde. Un évènement dédié au développement durable qui utilise les beaux –arts pour responsabiliser les jeunes défavorisés et les personnes porteuses de handicap, et le Grassland Music Festival Nepal prévu le 16 mars 2024.

Une tournée qui revêt un caractère particulier puisqu’elle devrait permettre outre au groupe de diffuser les sonorités uniques de La Réunion, mais aussi de partir sur les traces de l’histoire en parcourant différents endroits d’où est issue l’immigration indienne qui a grandement contribué à façonner l’identité de l’île de La Réunion.

Par ailleurs, sur cette tournée, en accord avec ses idées et ses valeurs, Ziskakan travaillera en étroite collaboration avec des universités et des prisons pour promouvoir la musique et l’art dans les communautés locales et en particulier avec les enfants des quartiers pour collaborer sur la chanson « 4 Ti mo » qui a été écrite pour encourager les jeunes à poursuivre leurs rêves et à croire en eux-mêmes, en dépit des difficultés qu’ils rencontrent dans leur vie quotidienne. Quand on vous dit que Ziskakan a la culture créole et sa transmission chevillées au corps.

E.B.