30 ans après l’instauration d’une mission du patrimoine aux TAAF, l’administration supérieur de ces territoires annonce la création d’un schéma directeur pour la gestion de son patrimoine historique.
Le patrimoine historique des Terres australes et antarctiques françaises témoigne d’aventures humaines hors du commun : explorations, naufrages, exploitations des ressources naturelles et tentatives d’élevages, et enfin expéditions scientifiques. Les vestiges de ces histoires uniques au monde méritent d’être conservés et transmis.
A la fin de l’année 1993, les Terres australes et antarctiques françaises se sont dotées d’une mission du patrimoine pour répondre à ce besoin. Après trente ans marqués par des restaurations, des chantiers archéologiques, des numérisations de documents et de sites, et la découverte régulière de nouveaux sites archéologiques, l’administration des Terres australes et antarctiques françaises a souhaité inscrire les futures actions dans le cadre d’une stratégie pluri-annuelle ambitieuse : le schéma directeur pour la gestion du patrimoine historique.
Cette stratégie est le fruit d’un travail concerté entre le service patrimoine des Terres australes et antarctiques françaises et les experts des différentes institutions siégeant à la Commission du patrimoine historique et de la toponymie (Direction de l’action culturelle de La Réunion, département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines, INRAP, IPEV, Amicale des missions australes et polaires, Archives nationales et départementales).
Lors de sa séance du 26 juin dernier, la commission a ainsi adopté la stratégie relative à la gestion du patrimoine mobilier et immobilier et défini le cadre de la stratégie sur la gestion des archives qui sera rédigé en cours d’année. Une présentation des grands axes du schéma directeur a également été faite devant les membres du Conseil consultatif le 27 juin 2023.
La stratégie se décline sur cinq années et priorise des actions mettant en œuvre les objectifs figurant dans trois axes stratégiques. D’une part, il s’agira de garantir la conservation à long terme du patrimoine historique, en protégeant le patrimoine mobilier et immobilier par un statut juridique, en facilitant la gestion du patrimoine notamment en rassemblant les collections dans un centre de conservation et d’études, et en mettant en place une politique de conservation préventive et curative du patrimoine en engageant notamment une politique pluriannuelle de stabilisation et de restauration du patrimoine mobilier.
Pour le second axe, les TAAF entendent poursuivre l’enrichissement des connaissances du patrimoine : Documenter l’existant, en documentant notamment les sites historiques et en encourageant les partenariats avec les universités, y compris étrangères ; Poursuivre les inventaires du patrimoine mobilier et immobilier et des archives, en programmant notamment des missions d’inventaire du patrimoine immobilier dans les Éparses ; Encourager les dons et restitutions des biens et archives provenant des Terres australes et antarctiques françaises.
Enfin, pour le dernier axe, l’administration travaillera au partage et à la valorisation du patrimoine. Sur les territoires, notamment par la signalétique, la mise à disposition de documentation pour les hivernants ou une sensibilisation renforcée aux observations opportunistes. Dans l’Hexagone et à La Réunion, en développant notamment une politique de dépôt d’objets remarquables dans des institutions souhaitant exposer des objets, en développant les actions de médiation ou encore en saisissant les opportunités d’anniversaires / commémoration pour valoriser l’histoire des territoires. Sur internet, à travers notamment les sites Grands Sites archéologiques, Pop, Archipôles et l’Iconothèque Historique de l’Océan Indien.