Roland Garros : Pourquoi le tournoi de tennis le plus suivi de France porte le nom de l’illustre aviateur réunionnais ?

Roland Garros : Pourquoi le tournoi de tennis le plus suivi de France porte le nom de l’illustre aviateur réunionnais ?

Figurant parmi l’un des quatre tournois du Grand Chelem, le tournoi de Roland-Garros débute ce lundi, sur la fameuse terre battue de la porte d’Auteuil à Paris. Un tournoi très suivi en France et à l’international, qui porte le nom de l’illustre aviateur réunionnais, natif de Saint-Denis.

En 1927, Jacques Brugnon, Jean Borotra, Henri Cochet et René Lacoste, les « Mousquetaires », reviennent en France en héros après avoir remporté la coupe Davis à Philadelphie. Avec cette victoire vient l’idée de construire un stade « digne de ce nom » s’impose.

« A l’époque, le Stade Français et le Racing Club de France sont les hauts lieux du tennis à Paris. Ces deux clubs accueillent, un an sur deux, les Championnats de France Internationaux. Mais leur site respectif est bien trop exiguë par rapport à l’engouement que va susciter cette nouvelle finale de Coupe Davis. Il faut donc trouver un nouveau lieu et construire une enceinte d’au moins 10 000 places » raconte le site du tournoi.

Par un heureux hasard, la concession du terrain sur lequel est installé le stade Jean Bouin se termine en 1927. La Ville de Paris lance alors un nouvel appel d’offres. Pierre Gillou, président du Racing et Émile Lesieur, son alter ego du Stade Français, ficellent respectivement leur dossier, parmi une dizaine d’autres candidatures.

C’est le projet Lesieur-Stade Français qui l’emporte. Battu mais fair-play, Pierre Gillou propose à Émile Lesieur de former une entité commune, sans doute plus solide. Le 8 décembre 1927, une concession pour une durée de 25 ans est signée en échange d’un loyer de 20 000 francs et d’un montant de 6% des recettes brutes sur les entrées à venir. Complètement passionnés par leur projet, Lesieur et Gillou vont même jusqu’à garantir sur leurs biens personnels l’emprunt dont ils ont besoin pour lancer les travaux.

Mais Lesieur pose une condition à cet engagement financier : que le stade à sortir de terre porte le nom d’un de ses amis, le Réunionnais Roland Garros, pionnier de l'aviation et héros de guerre, mort pour la France en 1918 dans un combat aérien à Vouziers... et « Stadiste » comme lui. Même si les liens de Roland Garros avec le tennis sont très ténus - il a surtout joué au rugby - cette idée ne souffre d’aucune contestation.

Le 18 mai 1928, au terme d’une formidable course contre la montre menée par l’architecte Louis Faure-Dujarric, le Stade Roland-Garros, à l’ambiance Arts-Déco avec ses croix de Saint-André, est inauguré en grande pompe. Les Mousquetaires y conserveront le Saladier d'argent jusqu'en 1932. Et les Internationaux ont trouvé leur maison, d'abord souvent partagée avec la Coupe Davis, puis, démocratisation du tennis oblige, plus rarement avec la remise en question du principe du site (quasi)-unique.

Né le 6 octobre 1888 à Saint-Denis de La Réunion, Roland Garros est considéré comme un héros de guerre. Sa célébrité est d'abord venue de ses exploits sportifs en avion, et surtout de la toute première traversée de la mer Méditerranée, qu'il effectue le 23 septembre 1913 à bord d'un monoplan. Outre le tournoi de tennis, Roland Garros a aussi donné son nom à l’aéroport international de son île natale.