Nouvelle base française à Mayotte : « Pas la réponse appropriée », selon les Comores

La 2ème base a été confirmée cette semaine, en plus de celle déjà existante à Dzaoudzi ©Wikicommons

Nouvelle base française à Mayotte : « Pas la réponse appropriée », selon les Comores

La construction annoncée cette semaine d'une nouvelle base navale militaire à Mayotte, « n'est pas la réponse appropriée » et « risque d'exacerber les tensions déjà élevées », ont réagi vendredi les Comores voisines.

« A mon sens, décider de militariser à outrance Mayotte n'est pas la réponse appropriée », a déclaré vendredi le ministre comorien de l'Intérieur Fakridine Mahamoud. « C'est une réponse qui va à contre-sens de l'histoire de notre continent, l'Afrique, et qui risque d’exacerber les tensions déjà élevées dans l'île », a-t-il ajouté.

Mayotte est un département français dont la souveraineté est toujours revendiquée par les Comores. Le ministre des Outre-mer Manuel Valls a confirmé mercredi à l'Assemblée nationale à Paris, alors qu'il était interrogé par la Commission de la défense, l'installation d'une base navale militaire au nord de l’île principale de Mayotte (Grande Terre), en plus de celle déjà existante à Dzaoudzi (Petite Terre).

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L'annonce a également déplu à la société civile comorienne. Nadia Tourqui, membre du Comité Maore (du nom de Mayotte en comorien) qui milite pour le retour de Mayotte dans l'Union des Comores, a fait part de son incompréhension : « Il est étonnant qu'au lendemain d'un cyclone meurtrier, la priorité soit de construire une base navale militaire plutôt que de réhabiliter les infrastructures sociales dont ont besoin les Mahorais. »

Mayotte a été dévastée par le passage le 14 décembre du cyclone Chido, qui a provoqué la mort d'au moins 40 personnes sur l'archipel. Pour Nadia Tourqui, « la déclaration de Manuel Valls est révélatrice des contradictions de la France, qui se présente comme défenseur du droit international au sujet de l'Ukraine alors que dans l'océan Indien, elle piétine le droit de l'archipel des Comores à la souveraineté et à l'intégrité de son territoire ».

Avec AFP