Mayotte : une activité en berne au premier trimestre 2024, selon l’IEDOM

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Mayotte : une activité en berne au premier trimestre 2024, selon l’IEDOM

Malgré une hausse de l'indicateur du climat des affaires, et des perspectives optimistes pour le second trimestre 2024, Mayotte a connu une augmentation de l’inflation portée principalement par la hausse des prix de l’énergie, selon une nouvelle étude de l'Institut d'émission des départements d'Outre-mer (IEDOM). Les prix des services, de l’alimentation et des produits manufacturés progressent également. Si l’on enregistre une baisse significative des demandeurs d’emploi, la consommation des ménages et l’investissement des entreprises ont considérablement diminué.

 

Durant le premier trimestre 2024, le monde économique mahorais a été très inquiet en raison du blocage de l’archipel durant six semaines. Mais la levée des barrages début mars avec un retour quasi normal à l’activité a redonné de la confiance aux chefs d’entreprises. Ainsi, l’indicateur du climat des affaires (ICA) a enregistré une hausse de 9,9 points pour s’établir à 103,2 points, au-dessus de sa moyenne de longue période (100), en dépit de la baisse du travail et de la détérioration des trésoreries.

Par ailleurs, « en glissement annuel, l’inflation accélère (+3,1%, après +2,7% en décembre 2023) et se place à un niveau supérieur à celui du national (+2,3%). La hausse des prix de l’énergie pèse particulièrement (+7,5 %) », constate l’IEDOM. Hors énergie, les prix ont enregistré au total une hausse de 2,7%, contre 2,2% au niveau de la France entière. Les prix des services et de l’alimentation progressent de 2,7% et ceux des produits manufacturés de 1,8%.

En ce qui concerne l’emploi, le nombre de demandeurs de catégorie A a diminué de 6,6% par rapport à décembre 2023. « Bien que toutes les catégories soient concernées, la tendance est plus prononcée chez les femmes (-9,6%) que chez les hommes (-0,6%). D’un point de vue générationnel, les 25-49 ans connaissent la baisse la plus significative (- 10,4%), tandis qu’une hausse est à noter pour les moins de 25 ans (+2,5%) », relève l’étude. Cette dernière note cependant qu’il demeure pour l’instant difficile d’évaluer le marché du travail mahorais en raison des événements du début de l’année 2024. 

Au niveau de la consommation des ménages, son ralentissement semble se confirmer, « notamment du fait des blocages qui ont causé une baisse drastique de la fréquentation des commerces, mais également une difficulté notable d’approvisionnement dans les magasins », souligne l’IEDOM. Ainsi Les importations de produits courants et des biens d’équipement du foyer baissent respectivement de 23,2% et 6,6%. De même, s’agissant de l’investissement des entreprises, les importations de biens d’investissements ont diminué de 20% par rapport au trimestre précédent (-39,1% sur un an).

 

Globalement, l’activité du premier trimestre est restée en baisse pour toutes les entreprises. Dans le BTP, le secteur de la construction voit une activité en net recul, même si les carnets de commande restent remplis. « Pour le deuxième trimestre 2024, les professionnels de la construction espèrent une situation meilleure. Ils prévoient un rebond de l’activité et une augmentation de leurs effectifs. Cependant, ils anticipent une dégradation de leur trésorerie », estime l’étude. En dépit d’une activité commerciale morose, et malgré une baisse continue de l’activité prévue pendant le deuxième trimestre 2024, les chefs d’entreprises du secteur commercial espèrent une amélioration de leur trésorerie et une baisse de leurs charges. L’optimisme reste de rigueur.

 

PM