Mayotte  : Un journaliste de Mayotte Hebdo interdit par le RN de suivre Marine Le Pen

© Twitter Marine Le Pen

Mayotte : Un journaliste de Mayotte Hebdo interdit par le RN de suivre Marine Le Pen

Le média Mayotte Hebdo a protesté vendredi contre l'interdiction faite par le Rassemblement national à un de ses journalistes de continuer à suivre la campagne de Marine Le Pen sur l'île, où elle est en déplacement jusqu'à dimanche.


"Après deux jours de travail sans encombre, notre journaliste Cyril Castelliti s'est vu contraint d'interrompre ses activités. L'équipe de Mayotte Hebdo dénonce ce traitement qui menace la liberté d'informer sur le territoire", a écrit dans un communiqué le média en ligne, qui fut longtemps un des derniers magazines papier de l'île.

Le journaliste a été prié en milieu de journée, près de Bouéni (ouest), d'arrêter de suivre le déplacement de la candidate à la présidentielle et de quitter les lieux. Le RN, citant des sources policières, affirme qu'il représentait "un risque pour la sécurité" et avait des "accointances avec les milieux antifas et d'ultra gauche".
"Il lui est reproché d'être en lien avec la mouvance antifa aux Comores. Une accusation ridicule et fallacieuse. Cyril Castelliti et son collègue photo reporter Louis Witter ont été arrêtés arbitrairement aux Comores en avril 2019 alors qu'ils effectuaient leur travail de journalistes pour plusieurs médias (National Geographic, Vice News, l'Humanité, Komitid, Les Inrocks...). RSF (Reporters sans frontières) avait alors manifesté son soutien", explique Mayotte Hebdo.

Mayotte Hebdo défend le "sérieux" du journaliste indépendant, qui a travaillé depuis 6 ans pour Libération, Le Monde, TF1, La Provence, La Voix du Nord, Reporterre, Mayotte la 1ère.
Il précise que le journaliste, "déjà ciblé par une campagne de harcèlement menée par l'extrême droite en 2017 pour des prétextes similaires, n'a pas relâché son investissement et continue son travail avec rigueur".

Les relations entre le RN et la presse sont parfois houleuses. En septembre 2019, le RN avait temporairement retiré l'accréditation à un journaliste de Libération pour couvrir son université d'été à Fréjus (Var), après la diffusion par le quotidien d'un portrait du maire RN de la ville. Les journalistes de Mediapart et de l'émission Quotidien ne sont pas toujours accrédités aux réunions ou conférences de presse du parti.

Avec AFP