Une opération de décasage s’est tenue hier matin à Handrema pour enrayer les ravages causés par les clandestins. Bangas détruits, cultures illégales arrachées : l’État frappe fort pour protéger un site exceptionnel menacé par des dégradations et des activités illégales, tout en accompagnant les agriculteurs mahorais légitimes.Détails avec France-Mayotte.
Hier, une opération de décasage a été menée à Handrema, marquant une étape importante dans la renaturalisation d’une zone littorale. Une vingtaine de bangas ont été détruits. Le préfet, présent sur le terrain, a souligné l’importance de cette opération. « Cette pointe est absolument magnifique, c’est un havre de biodiversité que nous devons absolument protéger. » François-Xavier Bieuville explique que cette zone est fréquemment utilisée par des filières d’immigration clandestine.
L’opération visait donc trois objectifs : démanteler les bangas utilisés par ces réseaux pour héberger les clandestins à leur arrivée, libérer les occupations illégales pour protéger l’environnement, et accompagner les populations cultivant ces terres vers des solutions plus durables. Le préfet a précisé que l’État travaillerait avec les cultivateurs locaux pour leur permettre de terminer leurs récoltes tout en régularisant leur situation via des attributions de terres et des aides européennes. Toutefois, il a été clair : « Il n’y a pas de négociation avec la loi, surtout concernant des occupations illégales, qui, par ailleurs, soutiennent des filières d’immigration clandestine. » Une habitante confirme que des clandestins débarquent bien sur place. « Du vendredi jusqu’au lundi, on rentre à la maison. Nous, on a peur de ces passeurs, mais on ne peut pas les dénoncer, car on se connaît tous à Mayotte, et on est vulnérable sur place. »
Dans ce contexte tendu, la députée Estelle Youssouffa a joué un rôle déterminant pour défendre les agriculteurs mahorais installés depuis plusieurs années sur ces parcelles. Elle a rassemblé ces cultivateurs afin de trouver des accords. Elle a obtenu la préservation de leurs cultures ainsi que la mise en place d’un partenariat avec la préfecture et la Direction de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt (DAAF) pour régulariser leur situation administrative.
Ce processus inclura la création de statuts légaux, permettant aux agriculteurs de bénéficier de droits sociaux, comme la MSA, et d’accéder à des aides européennes à moyen et long terme. Cette initiative vise à structurer l’agriculture locale tout en respectant les impératifs environnementaux. Ainsi, cette intervention met en lumière que l’immigration illégale, un fléau bien trop présent sur l’île, nuit également à la préservation de l’écosystème de Mayotte.
Par France-Mayotte