Mayotte : Le Département avance sur la desserte maritime

Mayotte : Le Département avance sur la desserte maritime

Pendant sa présidence à la tête du conseil général à compter de 2004, Saïd Omar Oili avait lancé le chantier de nouvelles gares maritimes à Dzaoudzi et Mamoudzou pour une enveloppe qui dépassait les 25 millions d’euros. Le projet avait été mis de côté pour des raisons budgétaires et avait resurgi sous une autre forme... Explications de notre partenaire France Mayotte Matin. 

Le président Daniel Zaïdani avait alors lancé la refonte du projet en même temps que celui du réseau de transports interurbains et il avait abouti à la création de nouvelles liaisons maritimes par navettes au départ de Longoni et Dembéni pour rejoindre Mamoudou, tout en conservant les rotations entre Petite et Grande-Terre.

En 10 ans, la feuille de route a peu évolué et demeure fidèles aux ambitions. Celles-ci sont ainsi réaffirmées et elles progressent avec le nouvel exécutif départemental qui prend le dossier à bras le corps. Dans cet esprit, les 1er et 3e vice-présidents Salime Mdéré et Ali Omar ont présidé en fin de semaine dernière le comité de pilotage dédié auxdites navettes maritimes, en présence des intercommunalités de Mayotte et des partenaires concernés (État, DEAL...). L’objectif affiché était ainsi de dresser un point précis sur ce dossier très attendu de la population.

Pour faire simple, il s’agit d’une première initiative concrète de la décision prise lors du précédent comité de pilotage du PGTD de créer une autorité de transport à Mayotte regroupant l’ensemble des AOM (Autorités Organisatrices des Mobilités) du territoire afin de mettre à disposition une offre de transport structurée. Le plan prévoit un déploiement progressif qui comprendra à terme 7 lignes routières et 3 lignes maritimes et sera cadencé en intégrant également l’offre de transport scolaire.

Dans le concret, sur le plan maritime, trois liaisons sont envisagées et maintenues, à savoir 2 liaisons côtières sur la Grande-Terre, entre Iloni et Mamoudzou d’une part et entre Longoni et Mamoudzou d’autre part. Le schéma Zaïdani reste donc inchangé... Mais encore, une liaison inter-îles entre Mamoudzou sur la Grande-Terre et Foungoujou sur la Petite-Terre est préservée pour compléter et renforcer l’offre déjà importante assurée par les navires du STM (5 millions de passagers par an). « Elles doivent répondre à des besoins quotidiens de mobilité domicile – travail, domicile – école ou domicile – établissements de santé notamment. Il s’agira, en outre, d’un service complémentaire du futur transport interurbain terrestre et à la barge » précise le conseil départemental.

Dans cette logique, deux cabinets d’experts assistent le Conseil départemental dans sa mission via une maîtrise d’œuvre pour la conception des ouvrages maritimes et terrestres dont la mission a commencé en 2019, mais aussi pour le volet exploitation des lignes dont la mission est en cours de démarrage. Les embarcadères destinés à accueillir les navettes assurant ces services sont en cours d’aménagement sous maîtrise d’ouvrage du Conseil Départemental. Le comité de pilotage a longuement discuté de la méthode de travail pour mener à bien cette mission importante afin notamment de respecter l’échéance envisagée dans le courant de l’année 2024.

Les lignes bougent donc et les élus ont visiblement à cœur de faire progresser ce qui constitue l’un des grands chantiers structurants de l’île de ces 20 dernières années. Le concept maritime est ainsi conservé et le principe d’un projet de pont entre Petite et Grande-Terre semble pour le moment non pas occulté, mais mis en réserve. 2024, c’est demain. Le compteur tourne donc rapidement...

Samuel Boscher pour France Mayotte Matin.