La création d’entreprises est au coeur de l’actualité mahoraise ces jours-ci avec les nombreux rendez-vous organisés par l’association ADIE mais aussi la couveuse d’Oudjérébou. Des temps d’échanges et de rencontres avec la population qui vont susciter des vocations, à une heure où la création d’entreprise est largement à la hausse au sein du 101ème département. Un article de notre partenaire France Mayotte Matin
Comme l’annonçait l’INSEE la semaine dernière et en dépit de la crise sanitaire et économique, la création d’entreprises n’a jamais tant été à la hausse à Mayotte. En 2020, pas moins de 1353 entreprises ont été créées, ce qui correspond à une augmentation de 33 % par rapport à 2019. Une hausse significative qui révèle une certaine évolution de la société mahoraise, et de son économie. Selon des associations comme l’ADIE qui financent et accompagnent les entrepreneurs, la création d’entreprises peut s’imposer comme un levier majeur du développement économique de Mayotte.
C’est dans ce contexte que l’association organise une semaine de rendez-vous avec le public, aux quatre coins de l’île. Des rencontres destinées à présenter aux futurs entrepreneurs les opportunités données par l’association, comme l’accompagnement, l’aide aux démarches, le financement...
Un premier rendez-vous d’information s’est tenu hier à Chiconi. Mr Ahmed, conseiller à l’ADIE, nous en a expliqué les objectifs : « Nous souhaitons occuper le territoire, donner l’opportunité à chaque personne ayant un objectif de venir nous rencontrer ». Il reprend : « On sait que beaucoup de personnes ont des projets mais n’osent pas venir nous rencontrer, donc on vient à eux pour leur donner l’opportunité de nous exposer leurs projets, et de convenir après d’un rendez-vous ».
Mr Ahmed nous explique que depuis le début de l’année, l’ADIE a financé 260 porteurs de projets, dont 124 sont de nouvelles entreprises. « Aujourd’hui, tout seul je n’y arriverai pas, donc je suis passé par eux» nous confie un futur entrepreneur, venu au rendez-vous pour s’informer des modalités de création d’entreprises. « Le taux de crédit est attirant, ils sont à l’écoute » déclare t-il.Mr Ousseni, lui, était de passage par hasard. Mais c’était là l’occasion pour lui de se renseigner sur l’un de ses projets, pour un résultat apparemment concluant : « Je suis content parce que j’ai pu avoir une petite idée de là où je vais aller. Avant j’avais des tas de projets bruts dans la tête, et là je suis un peu fixé sur l’objectif, sur quelles démarches je vais suivre pour éventuellement commencer mon projet. Ils m’ont aidé à avoir une ligne à suivre. »
Une initiative qui semble porter ses fruits donc, avec d’autres rendez-vous cette semaine (Cavani, Bandraboua, Kawéni, etc...) et qui s’avère similaire à celle de la couveuse Oudjérébou. Permettant aux porteurs de projet de tester leur activité en toute sécurité 12 mois avant immatriculation, la couveuse accompagne également les entreprises immatriculées, et monte les dossiers de financement. De nombreux rendez-vous seront également à suivre du côté de la couveuse, avec des actions de sensibilisation à la création d’entreprise. À partir du 1er juin, les membres de l’association seront eux aussi à la rencontre de population dans les communes de Mamoudzou et de Dembéni.
Une façon positive d’informer une population qui n’est pas toujours au courant des modalités parfois complexes de la création d’entreprises, tout en suscitant des vocations et en regonflant l’économie locale. Cet engouement des mahorais pour l’entrepreneuriat pourrait-t-il consister en un premier pas dans la lutte contre l’économie informelle ?
Mathieu Janvier