Mardi 17 septembre, le préfet de Mayotte, accompagné des acteurs de l’eau et des élus locaux, a organisé une conférence afin de faire le point sur l’avancement du Plan eau Mayotte 2024-2027. Ce plan, mis en œuvre pour répondre aux défis hydriques du département, repose sur trois piliers principaux visant à moderniser les infrastructures et à améliorer l'approvisionnement en eau sur l’île, particulièrement touchée par les pénuries d'eau et les sécheresses.
Mayotte, en proie à une sécheresse exceptionnelle, a vu ses ressources en eau s'amenuiser au fil des mois. Cette situation a conduit à une détérioration notable de la distribution d'eau potable, impactant les 310 000 habitants de l'île. Le niveau des réservoirs est dramatiquement bas, entraînant des restrictions strictes pour les usagers, avec des coupures d’eau prolongées et régulières. Face à cette crise, le gouvernement a déployé un plan d'urgence, mais également le Plan eau, visant à garantir la gestion durable de la ressource, en s’appuyant sur le retour d’expérience de la société civile. Ce Plan se décline en trois points.
La première mesure du plan concerne la réparation des fuites et la modernisation du réseau d’eau potable. L’objectif est de réduire les pertes en eau, essentielles pour préserver cette ressource limitée. Des équipes spécialisées ont été mobilisées pour identifier les fuites et procéder aux réparations nécessaires. Depuis mi-2023, trois campagnes de détection ont été menées, couvrant plus de deux tiers du réseau d’eau de Mayotte. Ces efforts ont permis de colmater plus de 1 000 fuites à ce jour, contribuant à la stabilisation du réseau et à l’amélioration de l’approvisionnement.
Le deuxième volet du plan se concentre sur le forage de nouveaux puits pour accroître la production d’eau potable. Plusieurs forages sont déjà en activité, notamment à Coconi, où les puits Coconi 1 et Coconi 2 fournissent respectivement 300 m³/jour et 200 m³/jour. La 6ème campagne de forage est actuellement en cours, tandis que la 7ème se prépare. Un autre forage à Combani permettra prochainement de récupérer 1 600 m³/jour, apportant un renfort supplémentaire pour répondre aux besoins croissants en eau du territoire.
Enfin, une mesure phare du plan est la construction d’une usine de dessalement à Ironi Bé, visant à compenser les pénuries d’eau exacerbées par les changements climatiques. Cette infrastructure, dont la capacité est estimée à 10 000 m³ par jour, est une réponse directe aux besoins immédiats en eau potable sur l’île. Le processus de conception et d’exploitation de l’usine, sous la supervision de la LEMA (Laureats de l’eau de Mayotte), est en cours. Par ailleurs, une étude d’impact environnemental est menée afin de s’assurer que le projet respecte les normes de durabilité, avec une séquence Éviter-Réduire-Compenser. Cette étude sera soumise à la consultation publique dans les semaines à venir.
Lors de cette conférence, les représentants de l’État ont réaffirmé leur engagement à assurer une gestion transparente et participative du Plan eau Mayotte. Les élus locaux et la population seront régulièrement informés des avancées du projet, notamment en ce qui concerne l'impact des nouvelles infrastructures sur l’environnement et la disponibilité de l’eau.
Le Plan eau Mayotte 2024-2027 se positionne ainsi comme une réponse globale et proactive aux défis que rencontre l’île en matière d’approvisionnement en eau, avec des actions immédiates et des solutions à long terme. L’État s’engage à suivre de près la mise en œuvre de ce plan pour garantir à chaque Mahorais un accès sécurisé et durable à cette ressource essentielle.
Damien Chaillot