Réunies en Congrès départemental à Pamandzi, les Forces vives de Mayotte ont reçues, ce mercredi, le courrier officialisant les annonces faites par Gérald Darmanin, qui promet en outre une loi d’urgence pour supprimer le titre de séjour territorialisé.
Après avoir reçu dimanche les Forces vives de Mayotte, le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer s’était engagé à envoyer aux élus et collectifs citoyens un courrier officialisant ses annonces : fin du droit du sol, fin du titre de séjour territorialisé, opération Wuambushu 2 ou encore, démantèlement du camp Cavani. Ce courrier est finalement arrivé ce mercredi matin, signé par les deux ministres des Outre-mer, Gérald Darmanin et Marie Guévenoux.
Dans leur courrier, Gérald Darmanin et Marie Guévenoux annoncent la suppression du titre de séjour territorialisé dans « un projet de loi d’urgence pour Mayotte » qui doit être présenté le 22 mai, « en menant une étroite concertation avec les élus du territoire en amont ». Le gouvernement appelle désormais à « lever les barrages qui asphyxient totalement aujourd’hui le fonctionnement de l’île et entravent l’action des forces de l’ordre dans la lutte contre l’immigration clandestine ».
« Un courrier qui ne leur convient pas »
Hier, les Forces vives de Mayotte ont, dans un communiqué, fait savoir leur réticence à la fin du titre de séjour territorialisé, exception mahoraise qui empêche les migrants arrivants dans l’archipel de se rendre dans un autre territoire, corrélé à la fin du droit du sol. Soulignant que la « revendication principale », la fin du séjour territorialisé, avait été « reléguée au second plan », ils mettaient en garde contre « l’instrumentalisation de la question relative à la suppression du droit du sol au moyen d’une réforme constitutionnelle improbable ».
Si pour l'heure les Forces vives n'ont pas encore réagi au courrier des ministres, indiquant se réunir après le rassemblement de Pamandzi pour examiner en profondeur le texte, elles seraient « déçues d'avoir attendu pour finalement lire un courrier qui ne leur convient pas » indiquent nos partenaires de Mayotte Hebdo. Elles entendent « continuer les barrages pour le moment », tandis que « des réponses et un vote interne décideront de la suite du mouvement ».
Toujours d'après nos partenaires, 700 personnes sur la place du Congrès de Pamandzi, ce mercredi, aux côtés de plusieurs élus communaux et départementaux.
Mise à jour :
Les barrages « vont être maintenus » encore « quelques jours » à Mayotte, le temps que les collectifs citoyens réunis sous la bannière des Forces vives étudient les engagements écrits de Gérald Darmanin en faveur de l'île, a annoncé mercredi à l'AFP Safina Soula, une représentante de ce mouvement. Le courrier du ministre de l'Intérieur, « on vient de le recevoir et on a besoin d'échanger entre nous », a indiqué cette représentante des Forces vives. « Analyser le courrier prendra quelques jours. On a fait des barrages pendant trois semaines, on peut quand même attendre quelques jours », a-t-elle ajouté.