Madagascar : Exportation record de vanille malgache en 2024

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Madagascar : Exportation record de vanille malgache en 2024

Depuis décembre, Madagascar a exporté 3 000 tonnes de vanille, dépassant largement la moyenne habituelle de 2 000 tonnes. Cependant, cet engouement ne s'accompagne pas de prix en hausse. La vanille s'est vendue entre 40 et 70 dollars le kilo, bien en dessous des prix espérés. La campagne se poursuit jusqu'au 31 juillet. Détails avec notre partenaire France-Mayotte Matin.

 

Les chiffres sont révélateurs d’une campagne presque inédite. Selon RFI, en à peine six mois, Madagascar a exporté 3 000 tonnes de vanille – chiffres arrêtés au 15 juin – du jamais vu ! Ce chiffre est appelé à grossir, la période de commercialisation se poursuivant jusqu'au 31 juillet en raison d’un début de campagne tardif. Si les volumes sont impressionnants, les prix ne suivent pas la même tendance. La vanille exportée durant cette période s'est vendue entre 40 et 70 dollars le kilo (FOB), 40 dollars étant un prix plancher non officiel en dessous duquel les coûts de revient ne sont plus couverts. Il s'agit principalement de vanille destinée à l'industrie agroalimentaire. 

La vanille premium, représentant 10 à 15 % du marché, s'est vendue au-delà de 100 dollars, mais reste loin du prix fixé en 2020 par le gouvernement malgache à 250 dollars le kilo. Ce prix élevé avait paralysé la filière avant d’être abandonné le 5 mai 2023. La libéralisation du marché a libéré les stocks accumulés, comme le prouvent les récents chiffres d’exportation, mais n'a pas amélioré la situation des paysans. L'ouverture de la nouvelle campagne à Ambanja, fin mai, l’a prouvé : mis à part quelques tonnes de vanille verte labellisées vendues entre 45 et 60 000 ariarys le kilo (9 à 12 euros), le reste s’est échangé à 15 000 ariarys le kilo (3 euros). 

L'absence de demande locale et internationale explique ces prix bas. Les négociants ont anticipé en achetant beaucoup, laissant les paysans sans possibilité de vendre à des prix de subsistance. Un changement dans la demande pourrait faire flamber les prix au premier semestre 2025, comme en 2015, selon Georges Geeraerts, président du Groupement des exportateurs de vanille de Madagascar. 
 

Par France-Mayotte Matin