Le Raid envoyé à Mayotte après un nouveau week-end de violences, annonce le Ministère de l'Intérieur

© DR/Mayotte Hebdo

Le Raid envoyé à Mayotte après un nouveau week-end de violences, annonce le Ministère de l'Intérieur

Le Raid, l'unité d'intervention d'élite de la police, va être déployé d'ici à mardi à Mayotte, archipel français de l'océan Indien, à la suite de nouveaux affrontements violents entre bandes rivales, a appris lundi auprès du ministère de l'Intérieur. Une annonce qui a été ensuite confirmée par le Ministre délégué aux Outre-mer Jean-François Carenco devant les maires ultramarins lors du Congrès des Maires.


La "dizaine de policiers" du Raid doit arriver "ce (lundi) soir ou (mardi) matin", a-t-on précisé de même source. Dimanche, un automobiliste a été poignardé à Mtsapéré Bonovo, un village de Mamoudzou, chef-lieu de Mayotte, selon une source policière. "Son pronostic vital est engagé", a précisé une deuxième source policière.
Des affrontements entre bandes de deux quartiers ont donné lieu à des "jets de projectiles" sur les forces de l'ordre, des "dégradations de véhicules et de commerces", des "coupures de tuyaux d'alimentation d'eau" et l'incendie d'une casse automobile, selon la première source. "Des habitants se sont armés de barres de fer et machettes pour se défendre contre les bandes", a-t-elle ajouté. Des barricades ont également été dressées, selon la seconde source policière. Il n'y a eu aucune interpellation.

Mayotte est secouée depuis une dizaine de jours par des conflits inter-villageois qui ont fait un mort le 12 novembre, un jeune de 20 ans tué à la machette, et plusieurs blessés. Kawéni, le village d'où était originaire la victime, s'est embrasé mercredi et jeudi derniers après l'attaque d'un bus scolaire.   La semaine dernière, un homme armé d'une machette a sectionné la main de sa victime, encore au sein d'un bus scolaire.

Les enquêtes sur les faits qui se sont déroulés la semaine passée sont "en cours", a indiqué à l'AFP le procureur de la République Yann Le Bris, précisant qu'"à ce stade, seuls quelques mineurs ont été interpellés".
"Il faudra attendre quelques jours avant que les services de police et de gendarmerie puissent interpeller les auteurs des faits de ce week-end", a-t-il souligné. "Nous sommes face à un immense désarroi. Nous venons de vivre dix jours d'enfer. Nos enfants sont attaqués à la machette, nos maisons brûlées", a déclaré à l'AFP Estelle Youssouffa, la députée de Mayotte. "On exige un choc de souveraineté. La prévention tout ça, bla-bla-bla. On est dedans, on veut l'armée, le Raid, le GIGN", a-t-elle ajouté.

Avec AFP