Hier, le Forum économique de Mayotte se prolongeait avec, en milieu de journée, une séquence sur le projet gazier et les énergies renouvelables. L’occasion pour le SMEAM de rappeler les enjeux forts inhérents aux problématiques de l’eau à Mayotte. Détails avec notre partenaire France Mayotte Matin.

« Les enjeux de l’eau sont très importants, c’est ce qui revient partout dans le monde et encore plus ici à Mayotte déclarait hier Amina Hariti, alors porte-parole du SMEAM lors de la séquence projet gazier du Forum Économique. Et pour appuyer ces propos, cette dernière s’appuie sur le schéma d’aménagement régional, avançant une population bien partie pour doubler à l’horizon 2050, avec des besoins en eau qui s’apprêtent à tripler.

Et à l’heure où Mayotte se rêve en base arrière du projet gazier, voilà qui pourrait s’avérer fâcheusement contraignant que de manquer de cette ressource primaire. Pour répondre à la problématique, le SMEAM se base sur une estimation d’un financement de 500 millions d’euros d’ici 2032. « Aujourd’hui on est sur une programmation qui est un peu plus en amont, on est en train de voir les prévisions pour les années à venir ». Des investissements qui se feront à hauteur de plusieurs ordres : stockage, production, distribution, etc... « Ici tout est à faire » explique la représentante du SMEAM au Forum économique.
Néanmoins, en dépit du caractère urgentiste des défis immédiats à relever, le SMEAM devra voir au long terme tout en s’adaptant et se conformant aux nouvelles énergies. « Quand on parle d’énergie future, il va falloir bien évidemment inscrire la question de l’eau dans ces enjeux environnementaux et ceux de la transition écologique. Aujourd’hui on parle de plus en plus du dessalement, et quand on regarde ce qui se fait à travers le monde on parle également de dessalement au solaire. Est-ce qu’aujourd’hui ce serait une solution à envisager à Mayotte, la question reste ouverte ». Envisager la question de l’eau « avec des notions d’innovations», telle est la sortie du SMEAM au sein du Forum Économique. Et la considération risque d’être centrale si Mayotte devient bel et bien la base arrière du projet gazier.

« On doit s’inscrire dans un développement régional, et l’eau va être parmi les éléments centraux» explique Mme Hariti. « Avec la population qui augmente, les besoins en eau qui augmentent, si l’eau n’est pas une considération principale, je ne vois pas comment on peut envisager l’avenir ». Et en effet, sans dire que cela coule de source, il serait temps d’y songer...
 

Par Mathieu Janvier pour France Mayotte Matin