Le Marion Dufresne lève l’ancre le 4 août pour le ravitaillement des Terres australes françaises, une rotation particulière synonyme de relève. À bord, Charles Giusti, préfet, administrateur supérieur, accompagne les 3 nouveaux chefs de district austraux pour qu’ils rejoignent leurs bases respectives après 2 semaines intenses de formation.
Au Port Ouest à La Réunion, les équipes logistiques chargent le navire qui approvisionnera Crozet, Kerguelen, Saint-Paul et Amsterdam ainsi que Tromelin, territoires administrés par les Terres australes et antarctiques françaises (TAAF).Pour cette deuxième rotation de l’année, en plus des habituels denrées alimentaires et matériels essentiels à la vie sur base, le Marion Dufresne achemine 450 « big bags » pour les projets de rénovation des bases (cale et hangar d’Amsterdam). Embarquera également la relève d’une large partie des personnels déployés parfois depuis près d’un an. Après 15 jours de formation à Paris pour certains, puis à La Réunion, tous sont prêts pour plusieurs mois d’aventure australe.
Charles Giusti, préfet, administrateur supérieur, participe à cette rotation et accompagne les nouveaux chefs des districts austraux pour leur prise de fonction : Jean-Philippe Branne, chef de district de Saint-Paul et Amsterdam, Valérie Covacho, cheffe de district de Kerguelen, et Cyrille Jacob, chef de district de Crozet.
Les chefs de district sont les représentants du préfet, administrateur supérieur. Officiers d’état-civil et de police judiciaire, en liaison permanente avec les services centraux des TAAF installés à Saint-Pierre qui leur apportent le soutien juridique, administratif, social ou technique nécessaire, ils assurent, par délégation du préfet, administrateur supérieur, des missions de souveraineté et de suivi de la bonne exécution des programmes logistiques, scientifiques et de préservation de l’environnement.
Jean-Philippe Branne aborde cette mission vers Saint-Paul et Amsterdam avec l’esprit d’un marathonien. « Le départ se fera à 100 à l’heure, dans une certaine euphorie. Le parcours sera long avec des caps difficiles à passer, la fatigue aidant, notamment dans le dernier quart de la mission. Mais ce challenge ne se fera pas seul, tous les participants seront liés par le même défi ».
Pour Valérie Covacho, la détermination à intégrer un jour les TAAF ne l’a jamais quittée. « La première fois que j’ai entendu parler des TAAF, c’était en 1993, par un sous-officier qui rentrait de Kerguelen. Il avait des étoiles plein les yeux. À l’époque, la mission n’était pas accessible aux femmes. Malgré tout, je me suis dit qu’un jour ce serait mon tour. » C’est désormais chose faite, et Valérie s’apprête à devenir cheffe du district de Kerguelen.
Cyrille Jacob a hâte de découvrir l’archipel Crozet, « un territoire parmi les plus isolés au monde où j’aurai la chance d’encadrer des missions très variées allant de l’affirmation de la souveraineté de la France à la recherche scientifique. »