La Commission de l’océan Indien (COI) a franchi une étape importante pour l'accès aux financements climatiques de ses États membres, et plus largement des îles africaines. Lors de sa 39ème session, le Conseil d'administration du Fonds vert pour le climat (FVC) a accrédité la COI en tant qu'entité régionale de mise en œuvre. Cette décision permet à la COI de soumettre des projets d'adaptation et d'atténuation pour un montant maximal de 50 millions USD.
Cette accréditation permettra de développer de nouveaux projets à fort impact environnemental dans divers domaines tels que la santé, la sécurité alimentaire, la gestion de l'eau, les moyens de subsistance communautaires, les énergies durables, les infrastructures résilientes, et les services écosystémiques. En outre, les financements du FVC soutiendront la coopération climatique et les systèmes d’alerte précoce.
La COI devient ainsi l'une des rares organisations intergouvernementales d'Afrique accréditées par le FVC. Cette reconnaissance est le résultat d'un processus de renforcement des capacités et de transformation institutionnelle, initié par la COI selon son Plan de développement stratégique 2023-2033, avec le soutien de l'Agence française de développement et de l'Union européenne.
« Le Secrétariat général a pu compter sur le soutien de ses États membres, notamment des Seychelles, qui ont octroyé les ressources de leur "Readiness Programme" pour permettre à la COI de s'engager dans un processus de modernisation et de renforcement des capacités internes en vue de cette accréditation, »a déclaré Mme Gina Bonne, chargée de mission Environnement et Climat de la COI. Elle a ajouté que cet effort collectif a démontré la capacité de la COI à gérer des financements climatiques conséquents et à faciliter l'accès à ces ressources pour des projets climatiques dans la région.
L’accréditation positionne la COI comme une organisation de référence pour accompagner ses États membres dans leurs engagements contre le changement climatique. Elle pourrait également devenir l’entité accréditée privilégiée pour les îles africaines membres de la Commission des États insulaires d’Afrique.
La prochaine étape consiste en la signature d'un accord-cadre avec le FVC et la préparation d'un portefeuille de projets d’atténuation et d’adaptation au changement climatique. Le Secrétariat général entamera des consultations avec les autorités nationales de ses États membres pour identifier et formuler les premiers projets à proposer au FVC.
Le Fonds vert pour le climat, un mécanisme financier de l'ONU lié à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, finance des projets visant à améliorer la résilience climatique, l'adaptation et l'atténuation. À ce jour, il finance ou cofinance 269 projets dans 129 pays, avec des engagements totaux de 14,8 milliards USD. La COI bénéficie également du soutien du FVC dans le cadre du projet Hydromet, financé par l'AFD et l'Union européenne à travers le programme ClimSA de l'Organisation des États ACP.
Damien CHAILLOT