Cyclone Chido. 1 500 renforts civils et militaires, bilan humain, eau et nourriture : L’essentiel du point presse de Bruno Retailleau sur la situation à Mayotte

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Cyclone Chido. 1 500 renforts civils et militaires, bilan humain, eau et nourriture : L’essentiel du point presse de Bruno Retailleau sur la situation à Mayotte

Après sa courte visite à Mayotte, avec le ministre des Outre-mer François-Noël Buffet, pour constater les dégâts laissés par le cyclone Chido, le ministre de l’Intérieur a annoncé un recensement des victimes « quand les routes vont rouvrir ». Depuis Paris, où il présidait la cellule de crise, le chef de l’État a annoncé se rendre à Mayotte dans les prochains jours.

« Il faudra des jours et des jours pour établir un bilan humain ». Dès ce dimanche, le ministre indiquait que le bilan humain serait « lourd » mais difficilement quantifiable dans les prochains jours, en raison de la nature de l’habitat à Mayotte, notamment des bidonvilles, et des difficultés à accéder aux zones sinistrées.

Pour l’heure, un bilan fait état d’une vingtaine de décès, de 45 blessés en urgence absolue ainsi que 1 373 blessés en urgence relative. « Le nombre de morts n’est pas en adéquation avec la réalité des 100 000 personnes qui vivent dans un habitat précaire. Le préfet a donc ordonné au sous-préfet la mise en place d’une mission de recherche des morts. 70 % des habitants ont été gravement touchés ».

Dimanche soir, le préfet François-Xavier Bieuville avançait un ordre vertigineux : « plusieurs centaines voire quelques milliers » de victimes. Ajoutant que certaines familles, d’obédience musulmane, enterreraient leurs défunts dans les 24h. Une nécessité sanitaire également dans une île où la température moyenne peut atteindre les 30 degrés à cette période de l’année.

Un hôpital de campagne jeudi

« Ne me demandez pas de bilan (…). Je serais bien incapable de me projeter pour vous donner quelconques chiffres pour l’instant ». « Une mission a été ce soir décidée en cellule interministérielle de crise pour que, au niveau des réseaux traditionnels et des autorités locales, on puisse commencer à faire un recensement dès lors que les routes auront été dégagées, qu'elles auront été ouvertes », a ajouté le ministre.

« L'île est totalement dévastée. L'habitat précaire, les bidonvilles, il n'y a plus rien. L'habitat moins précaire a beaucoup souffert » a déclaré Bruno Retailleau ce lundi soir, depuis La Réunion, base arrière de l’aide envoyée à Mayotte, où il était en transit avant son retour à Paris. Lors de son court déplacement à Mayotte, Bruno Retailleau a effectué une reconnaissance aérienne des dégâts et s’est entretenu avec les forces de l’ordre et de sécurité.

Bruno Retailleau et François-Noël Buffet se sont aussi rendus auprès des victimes prises en charge à l’unique hôpital de l’archipel. Hôpital qui, endommagé, « va être renforcé par un hôpital de campagne ce jeudi » a annoncé le locataire de la Place Beauvau. En attendant, les personnes atteintes de maladies chroniques ont commencé à être évacuées à La Réunion.

Aéroport, barges, besoins vitaux 

Concernant l’aéroport de Pamandzi, si seuls les avions militaires sont autorisés à atterrir sur la piste praticable, de jour, le ministre espère, « dans les prochains jours », « rouvrir un trafic nocturne ». « Ce qui sera important parce que ça nous permettra de multiplier en un pont aérien (…). Dès lors que les avions pourront atterrir ou décoller la nuit, on augmentera considérablement ses capacités ».

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Bruno Retailleau évoque aussi la possibilité dès lors de mobiliser les compagnies privées pour « transporter soit du fret, soit des passagers ». Et l’aéroport étant sur Petite-Terre, une île à quelques encablures à l’Est de Mamoudzou, sur Grande-Terre, le lien entre les deux îles pourra être rétablies grâce à la remise en marche, « en fin de semaine », des deux barges échouées lors du cyclone. « Une troisième barge sera remise en fonctionnement à partir du milieu de la semaine prochaine ».

Sur « les besoins vitaux » tels que l’eau et la nourriture, le ministre a assuré que l’usine de dessalement de Petite-Terre a été remise en marche, soit une sur les six que compte l’archipel. « Petit à petit, sous 48 heures, ces usines de traitement de l'eau potable fonctionneront à peu près à hauteur de 50% de leur capacité. Et d'ici une semaine, le préfet de Mayotte nous indiquait ce soir qu'on pourrait même atteindre 95% ». En outre, l’A400M sera mobilisé pour approvisionner Mayotte en eau et nourriture. Mais aussi en bâches pour les maisons qui ont perdu leur toiture lors du passage du cyclone, et des tentes.

Deuil national

Le ministre a aussi rappelé que « 1 500 personnels civils et militaires sont en cours de projection », parmi lesquels 800 personnels de la sécurité civile d’ici jeudi, 400 gendarmes -dont deux escadrons de gendarmerie mobile et une compagnie de marche ainsi que des renforts de l’institut de recherche criminelle-, 2 sections du génie soit plus de 40 hommes, 35 policiers du RAID et de la compagnie de sécurisation et d’intervention, 7 experts de la gestion de crise dont un préfet arriveront cette semaine pour renforcer les équipes de coordination et enfin, 5 spécialistes de l’aviation civile.

Sur l’archipel, le cyclone Chido « n’a épargné aucun endroit » a ajouté le ministre des Outre-mer François-Noël Buffet. « Malgré une mobilisation importante, engagée, en action, il y aura un temps long à intégrer » pour reconstruire l’île, a prévenu François-Noël Buffet, évoquant « une urgence qui va durer ». « Nous devons tous, collectivement, une solidarité totale avec nos compatriotes ».  

Depuis Paris, Emmanuel Macron a présidé ce lundi soir la cellule de crise interministérielle sur Mayotte. « Face à cette tragédie qui bouleverse chacun de nous, je décréterai un deuil national » a annoncé le chef de l’État qui assure aussi se rendre sur l’archipel « dans les prochains jours ».

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