Crise majeure dans le BTP à La Réunion depuis deux ans : "l'activité est en baisse de plus de 40%"

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Crise majeure dans le BTP à La Réunion depuis deux ans : "l'activité est en baisse de plus de 40%"

Depuis le 19 décembre, les salariés du BTP sont en congé, une pause bienvenue après une année 2025 particulièrement difficile pour le secteur, marquée par une baisse historique de l’activité, des tensions sur les salaires et, à l’horizon, la menace d’un conflit social à la rentrée. Détails avec notre partenaire Linfo.re

Les vacances du BTP ont commencé depuis quelques jours, mais cette trêve intervient dans un contexte économique difficile. Depuis deux ans, le secteur du bâtiment et des travaux publics traverse une crise majeure. «  L'activité a été en baisse de plus de 40 %, elle n'a pas été au rendez-vous comme prévu. Les entreprises ont rencontré des difficultés à un niveau record, et la commande privée est restée relativement atone en 2025, notamment à cause des taux d'intérêt , explique Anthony Lebon, président de la Fédération réunionnaise du BTP»

Conséquence : moins de projets, moins de chantiers et des trésoreries fragilisées. Malgré tout, la fédération souligne quelques avancées importantes : « Nous avons acté une revalorisation salariale au 1er janvier, signe de cohésion de toute la filière du BTP. Cela faisait longtemps que ce n'était pas arrivé et montre que la filière est consciente des difficultés que nous traversons », ajoute Anthony Lebon. Cette revalorisation permet d’écarter pour le moment la perspective d’un mouvement social à la rentrée. Du côté de la CAPEB, le constat reste préoccupant : «Depuis plusieurs années, notre confédération fait face à des défis majeurs. Cela se ressent fortement sur l’impact budgétaire. Les consommateurs dépensent moins et les acheteurs achètent moins », souligne Raymond Vatilingom, secrétaire général de la CAPEB.»

Les difficultés du BTP sont également liées au manque de logements à La Réunion. La construction ralentit dans le privé comme dans le logement social, alors que la demande reste forte. « Le constat actuel : nous avons environ 400 000 logements sur le territoire. L’INSEE estime qu’à l’horizon 2050, il faudra en produire 170 000 supplémentaires. Parmi eux, environ 30 000 doivent répondre à des besoins immédiats pour lutter contre le mal-logement ou le non-logement. L’enjeu est considérable », explique Daniel David, co-directeur de l’agence d’urbanisme AGORAH.

Face à cette situation, l’État et les collectivités souhaitent accélérer la construction de logements. La Région prévoit de débloquer 4 millions d’euros pour soutenir certaines opérations, notamment dans le secteur du logement social.

Avec Linfo.re