Dans un contexte de crise structurelle de la distribution de l’eau à Mayotte, la ministre chargée des Outre-mer, en visite sur l’île, a annoncé une enveloppe de 75 millions d’euros pour réparer les fuites sur le réseau d’eau et accélérer les travaux de la future usine de dessalement d’Ironi Bé prévue en 2025. Marie Guévenoux espère aussi « une situation stable » en 2025. Un sujet de notre partenaire Mayotte Hebdo.

C’était un point de passage obligé pour la ministre chargée des Outre-mer. Ce mercredi, sur les coups de 15h, Marie Guévenoux s’est rendue sur le site de la retenue collinaire de Combani. L’occasion de rappeler que, grâce à une pluviométrie favorable, cette étendue d’une capacité de 1,5 million de m3 est désormais remplie.

« On a de la chance, la saison des pluies a été bonne, les retenues collinaires sont pleines et puis la distribution de 14 millions de litres d’eau [en bouteilles] a permis la constitution de stocks tampons, stratégiques, auprès des mairies », souligne la ministre, qui n’a pas manqué de rappeler que la gestion de l’eau n’était pas du ressort de l’État, mais des collectivités, en l’occurrence le syndicat Les Eaux de Mayotte. Outre le sujet des responsabilités des uns et des autres, dans ce contexte favorable et attendu après de longues semaines de restrictions, pourquoi les tours d’eau sont-ils toujours en vigueur ? 

Selon Marie Guévenoux, qui s’est fait l’écho d’un précédent entretien avec le président du syndicat, Ahamada Fahardine, et d’autres représentants du comité de suivi de la ressource en eau (CSRE), les barrages qui ont paralysé l’île au début de l’année ont aussi retardé les travaux de réparation des fuites sur le réseau d’eau et ceux préparatoires de l’usine de dessalement d’Ironi Bé (prévu début 2025 maintenant). « Cependant, on peut appréhender beaucoup plus sereinement la saison à venir », tempère la ministre. 

Une production qui reste insuffisante

De facto, malgré l’abondance d’eau dans les deux retenues collinaires, la production actuelle (37 000 m3 par jour) ne satisfait pas encore totalement la demande (les besoins sont estimés à hauteur de 44 000 m3 par jour). Ainsi, dans un contexte de crise structurelle de la distribution d’eau, les pouvoirs publics doivent mettre la main au portefeuille pour que les tours d’eau ne soient plus qu’un lointain souvenir.

Depuis la retenue collinaire, Marie Guévenoux a ainsi annoncé aux journalistes que l’État allait investir 75 millions d’euros pour permettre la réparation des fuites et faciliter l’agrandissement de l’actuelle usine de dessalement (elle n’a pas indiqué si les travaux de la future usine de dessalement d’Ironi Bé étaient compris dans l’enveloppe). Du reste, quatorze emplois seront créés « afin de faire en sorte que l’île de Mayotte puisse retrouver à l’horizon 2025 une situation stable », a-t-elle ajouté.

Samuel Reffe pour Mayotte Hebdo