Deux personnes âgées de 86 et 96 ans, dont une présentait des comorbidités, sont décédées des suites du chikungunya à La Réunion, a annoncé vendredi la préfecture de l'île.
« Le préfet de la Réunion et l'Agence régionale de santé déplorent le décès de deux personnes survenues la semaine dernière », indique un communiqué, alors que l'épidémie s'intensifie. Plus de 8 500 cas ont été détectés et 24 personnes ont été hospitalisées, « dont trois cas sévères », depuis le déclenchement de l'épidémie, en août 2024.
« L’épidémie s’est accélérée ces dernières semaines et s’étend désormais à tout le territoire » prévient la préfecture, qui rappelle « la nécessité de lutter contre la maladie en mettant en œuvre les mesures de prévention : éliminer tout ce qui peut contenir de l’eau autour de son domicile, se protéger des piqûres de moustiques et continuer à se protéger, même malade, et consulter un médecin en cas de symptômes ».
Le 14 mars dernier, la Haute Autorité de Santé a recommandé l’utilisation du vaccin Ixchiq, en priorité pour les personnes à risque de forme grave, n’ayant jamais eu d’infection au chikungunya : les personnes âgées de plus de 65 ans, celles ayant des comorbidités et les personnes de plus de 18 ans avec comorbidités. Les professionnels de la lutte anti-vectorielle pourront également en bénéficier, en raison d’un risque plus élevé de contamination.
L’ARS de La Réunion devrait débuter cette vaccination dès le mois d’avril, à commencer par les personnes prioritaires. Le dernier bilan sanitaire, publié mercredi, faisait état de 2 888 cas pour la seule semaine du 3 au 9 mars. « Bien qu'aucune tension n'affecte le milieu hospitalier à ce stade, 77 patients ont été admis aux urgences du 3 au 9 mars. Depuis août 2024, 24 personnes ont été hospitalisées, dont trois cas sévères recensés », indiquait le bilan de l'ARS.
La semaine dernière, le préfet de l'île de l'océan Indien a déclenché le niveau 4 du plan Orsec, correspondant à une « épidémie de moyenne intensité ». Quelque 150 agents de lutte anti-vectorielle de l'ARS, complétés par les effectifs des communes, sont mobilisés quotidiennement pour mener des interventions de démoustication, assurent la préfecture et l'ARS qui recommandent la vaccination, en priorité pour les personnes à risque.
Jusqu'à cette épidémie, aucun cas du virus chikungunya n'avait été signalé à La Réunion depuis 2010. En 2005-2006, une épidémie de chikungunya avait touché 260 000 personnes à La Réunion, soit un tiers de la population. Au total, 225 personnes étaient décédées.