A l'occasion de l'ouverture du Congrès de l'UICN sur la nature à Marseille, partons au cœur de la vaste biodiversité de l’île hippocampe où figure un volatile tout particulier, connu et reconnu des populations locales : le héron strié, un prédateur qui rivalise de ruse et d’agilité pour se nourrir, observable dans de nombreux endroits du territoire. Détails avec notre partenaire France Mayotte Matin.
Butorides striata rhizophorae de son petit nom (du moins celui de la sous-espèce mahoraise du héron strié) vit principalement dans les zones boisées attenantes aux points d’eau. Et ce, quel que soit le type de zones : des eaux salées aux eaux douces, des côtés aux estuaires en passant par les lacs et rivières au cœur des forêts denses, le héron strié est observable un peu partout à Mayotte. Et tout particulièrement dans les mangroves et vasières de l’île, à l’instar de celle des Badamiers.
Un animal dont les représentants des deux sexes sont quasiment identiques, à l’exception d’une taille plus réduite et de couleurs plus ternes chez les femelles lors de la période de reproduction. Ce petit héron trapu est bien connu des mahorais, et arbore un nom au sein de l’idiome local : Mhiba Fi en shimaoré, ou en d’autres termes, « voleur de poisson ». Et ce pour une raison simple. Le héron strié est un formidable pêcheur, se nourrissant aussi bien de poissons, d’insectes, d’amphibiens, de crabes ou de reptiles.
Avec pour arme principale un bec acéré, le héron strié chasse bien souvent perché depuis branche, rocher, ou autre aspérité ; il n’hésite pas à fendre les flots pour s’emparer d’une proie lorsque celle-ci se dévoile, et fait preuve d’une ingénierie édifiante. Pour attirer son repas, le prédateur strié n’hésitera pas à remuer la surface de l’eau avec ses pattes, et s’avère même capable d’utiliser un insecte capturé en guise d’appât. Voilà de quoi inspirer des générations de pêcheurs mahorais.
Un oiseau dont l’espèce n’est présentement pas menacée à en croire la liste rouge de l’UICN. Du moins, tant que la pression anthropique n’aura pas détruit son environnement quotidien...
Mathieu Janvier