Biodiversité : À Mayotte, le Pluvier argenté, oiseau annonciateur de la saison des pluies

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Biodiversité : À Mayotte, le Pluvier argenté, oiseau annonciateur de la saison des pluies

Oiseau migrateur bien connu des mahorais, le pluvier argenté, s’il s’inscrit parmi les espèces classées en préoccupation mineure dans la liste de l’UICN, n’en reste pas moins une créature fascinante. Et qui plus est, un animal annonciateur de ces pluies parfois tant attendues dans le 101ème département... Portrait d’un oiseau messager par France Mayotte Matin.

Hiverner à Mayotte, c’est ce que fait le pluvier argenté, un oiseau migrateur se reproduisant dans le Nord de l’Europe. Venu tout droit de la toundra arctique, le pluvier parcourt jusqu’à 12 000 km à chaque traversée. Un voyageur inféodé au monde maritime que les habitants du 101ème département doivent se réjouir de voir arriver sur l’île.

Chaque année, le pluvier arrive à Mayotte au moment de la saison des pluies. C’est d’ailleurs ce que signifie son nom, et ce dans deux langues différentes. En latin, pluvia signifie la pluie. En shimaoré, le volatile est nommé M’tsougamaji, soit le dompteur de l’eau. Et en dépit d’un tel patronyme, sa taille et son poids restent bien humbles. D’à peine 200 grammes en moyenne, le pluvier argenté se voit doté d’un bec court et fort, au moyen duquel il se nourrit de mollusques et de crustacés. 

Catégorisé parmi les oiseaux limicoles (qui cherche sa nourriture dans le sable et la vase) le pluvier voit son plumage changer en fonction des périodes. En période nuptial, on reconnaîtra le mâle à son dessus argenté. Mais à Mayotte, il n’est observable qu’en plumage hivernal, d’un brun gris-terne. Une tête blanchâtre, un os sombre et moucheté de noir et de brun. Et une fois la saison des pluies arrivée, ce petit volatile est observable partout, en petits groupes querelleurs et souvent loquaces, que ce soit dans les lagunes, les vasières, sur les plages...

Une espèce qui s’accorde pleinement avec le cycle saisonnier de l’île au lagon, et que l’on scrute volontiers à l’horizon à l’heure où les premiers tours d’eaux surviennent, dans l’espoir que les nuages emplissent, eux aussi, le ciel mahorais... 

Mathieu Janvier pour France Mayotte Matin