À Mayotte, la production d'eau potable doit augmenter de plus de 3000 m3/jour d'ici décembre 2021

À Mayotte, la production d'eau potable doit augmenter de plus de 3000 m3/jour d'ici décembre 2021

De retour à Paris après sa visite à Mayotte, le Ministre des Outre-mer a décidé de faire le point sur les moyens déployés pour améliorer la gestion de l’eau. Alors que l'île est encore loin de la saison des pluies, plusieurs mesures doivent permettre d’éviter de nouvelles coupures en fin d’année. Un sujet de notre partenaire France Mayotte Matin. 

Depuis la crise de l’eau en 2017, les habitants de l’île vivent avec la crainte de nouvelles coupures d’eau. C’est encore ce qui s’est passé fin 2020 dans un contexte très délicat. D’un côté, nos capacités de stockage sont devenues trop faibles par rapport aux aléas climatiques et à la pluvio-dépendance de l’île. De l’autre, nos possibilités de production sont mises à rude épreuve par les besoins grandissants.

Cette double problématique est aujourd’hui connue de tous. Dans un communiqué publié mercredi, le Ministre des Outre-mer a jugé bon de faire le point sur le « pacte pour l'eau » qui vise à améliorer la situation à court, moyen et long terme. Dix actions prioritaires pour l'eau potable et l'assainissement de Mayotte doivent notamment être mises en place par le SMEAM, avec l’appui du Conseil Départemental.

L’une des mesures les plus urgentes consiste à augmenter la production d'eau potable de plus de 3000 m3/jour d'ici à décembre 2021. Si le communiqué n’explique pas comment, on sait que des forages sont actuellement en cours.

Sébastien Lecornu s’attarde ensuite sur le plan volontariste de redressement du syndicat. L’État et le Conseil départemental sont à l’œuvre pour sauver les meubles et repartir sur de nouvelles bases. N’en déplaise au collectif des citoyens de Mayotte qui a attaqué le Département en justice pour cette subvention, le ministre met en avant « l’allègement partiel de la dette fournisseurs du SMEAM, grâce à l'intervention du Conseil Départemental à hauteur de 15 M€ en juillet 2021, afin de payer d'urgence les entreprises ».

Plan de maîtrise et de rationalisation de la dépense, nouveau contrat de progrès 2021-2023, plan d'apurement des dettes, suivi semestriel du redressement... Tout est mis en place pour que le syndicat sorte la tête de l’eau. 

Le reboisement comme solution à plus long terme

L’État s’est également engagé à accompagner le SMEAM en matière d’ingénierie pour les travaux d'urgence et les 8 principaux investissements des 5 prochaines années. En parallèle, un plan de reboisement des bassins versants a été annoncé. 150 hectares seront replantés d'ici 2023, ce qui doit permettre d'économiser près de 700 000 m3 d'eau dans les rivières en saison sèche. Dans le même temps, des moyens financés par les fonds européens seront alloués à la lutte contre la déforestation. Suffisant ? Réponse dans les prochains mois.

Pierre Bellusci pour France Mayotte Matin