A Mayotte, "la peur doit changer de camp" selon le ministre délégué aux outre-mer Philippe Vigier

Philippe Vigier s'est rendu à Dembéni dans le cadre de sa visite, après les affrontements dans la nuit de lundi à mardi © Ville de Dembéni

A Mayotte, "la peur doit changer de camp" selon le ministre délégué aux outre-mer Philippe Vigier

Le ministre délégué chargé des Outre-mer, Philippe Vigier, en visite à Mayotte pour la quatrième fois, a déclaré mercredi que "la peur devait changer de camp" après les violences qui ont éclaté sur le territoire ces derniers jours.


Depuis dimanche, des affrontements ont lieu entre des villages de cet archipel de l'océan indien. Une centaine de jeunes, éparpillés dans des groupes, se sont affrontés lundi soir, puis à nouveau mardi, selon la gendarmerie.
"La peur doit changer de camp. Ils ne gagneront pas", a déclaré mercredi M. Vigier à l'issue d'une rencontre avec le maire de Dembeni. "Je ne peux pas supporter qu'on brûle des biens publics", a-t-il ajouté.


Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin avait annoncé mardi l'envoi d'un escadron supplémentaire de gendarmes mobiles pour "lutter contre la délinquance". "Le sujet de l'insécurité est sur toutes les lèvres. Les renforts arriveront dans les heures qui viennent", a confirmé Philippe Vigier, après avoir échangé avec les élus locaux.

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Depuis dimanche, la commune de Dembeni, notamment, "fait face à une situation de crise sans précédent, marquée par des actes de délinquance d'une violence extrême", avait indiqué le maire Moudjibou Saidi mardi dans un communiqué.
Un véhicule des forces de l'ordre avait été incendié lundi tout comme une maison à Iloni, "mettant en danger une famille de six enfants", a souligné le maire. Plusieurs infrastructures ont également été ciblées, comme les locaux de la police municipale et un supermarché, pillé, selon la gendarmerie.
A Combani, au centre de l'île principale, des barrages routiers ont à nouveau été dressés ce mercredi vers 6H00 par quelques individus pour caillasser des véhicules de particuliers, selon la même source. Ce secteur a également été le théâtre d'affrontements entre villages ces derniers jours.

Dans la nuit de dimanche à lundi, un véhicule blindé de la gendarmerie est tombé dans un guet-apens et a reçu des cocktails Molotov. Le lendemain, 30 jeunes de chaque village se sont à nouveau affrontés de 22H50 à 5H00 du matin. Ces tensions paralysent totalement les axes routiers. Dans le sud, des habitants de Mramadoudou ont eux-mêmes dressé des barrages pour protester contre les "vols et actes de vandalisme", a constaté une journaliste de l'AFP.
"On vit dans l'insécurité", a déclaré un habitant souhaitant rester anonyme, devant une benne à ordures et des pneus entassés autour d'un canapé.

Avec AFP