Avec une augmentation de 3 à 4% tous les ans de la consommation des ménages et des entreprises, les investissements d’EDM en matière de production et de stockage de l’énergie sont stratégiques pour envisager l’avenir. Un sujet de notre partenaire France Mayotte Matin. 

Mayotte se développe au travers de la construction de logements et du développement des activités économiques ; les projets dans les prochaines années démontrent que les besoins en énergie vont augmenter. Si l’on peut se réjouir de ces éléments structurants, le volet environnemental est une préoccupation majeure : comment répondre à la demande en améliorant la part du renouvelable dans le mix énergétique ? Question sensible sur une île qui dépend majoritairement des importations d’hydrocarbure pour fabriquer l’électricité.  

Les premières productions d’énergie à partir du solaire, sur notre île, remonte à 13 ans, l’augmentation de la production à partir du renouvelable progresse chaque année mais pas encore dans des proportions suffisantes pour couvrir l’augmentation annuelle des besoins. Elle se situe aujourd’hui à 5% de la production globale, ce qui reste faible au regard du potentiel.

Les difficultés rencontrées par les entreprises qui installent les panneaux ne sont pas liées à la disponibilité de la ressource, le soleil brille intensément à Mayotte, mais sont plutôt d’ordre technique ou foncier. Le toit doit être en bon état, le propriétaire doit aussi être favorable au projet, une fois les panneaux installés, le reste des installations est très léger.

En effet, la centrale thermique de Longoni d’EDM accueille une nouvelle unité de 204 panneaux photovoltaïques qui vont produire de l’énergie pour l’équivalent des besoins annuels de 55 foyers. Les panneaux sont reliés à un poste de transformation de l’énergie en courant alternatif qui passera ensuite vers une seconde installation qui va compter l’énergie produite et permettre à EDM de « découpler » c’est-à-dire déconnecter l’installation en cas de besoin avant d’injecter l’énergie dans le réseau de distribution.

La production d’énergie doit s’adapter en temps réel à l’énergie appelée par les consommateurs, pas plus, pas moins, juste le bon niveau. Ainsi, l’enjeu est à la fois de multiplier les unités de production et de travailler sur le stockage afin de toujours mieux réguler, les équipes d’EDM semblent prêtes à relever le défi. 

EDM Mayotte prend le virage du stockage de l’énergie pour mieux gérer « le renouvelable »

La Commission de Régulation de l’Énergie a conduit à ce que Mayotte dispose de deux unités de stockage de l’énergie notamment renouvelable. Le Groupe Total Énergies via l’une de ses filiales a d’ores et déjà installé la première unité de l’île, elle sera en fonctionnement fin novembre. Cet outil puissant permettra d’apporter au réseau une capacité continue de 2 mégawatts pour répondre aux évolutions de la demande d’énergie en cours de la journée. 

En Moyenne, en instantané, nos besoins se situent aux alentours de 50 mégawatts. L’unité de stockage va stocker de l’énergie et l’injecter sur le réseau quand le besoin se fera sentir pour limiter au maximum les fluctuations entre production d’électricité et demande des consommateurs. Plus la part de l’énergie photovoltaïque augmente dans le mix énergétique pour les unités de ce type seront nécessaires : en effet, l’intensité du rayonnement solaire varie, les intempéries rendent aussi aléatoires la production, il est pour autant indispensable que le réseau de distribution lui soit stable. Cet outil y participe.

En début d’année prochaine, c’est l’unité d’Albioma qui sera mise en fonctionnement, le stockage permettra cette fois d’injecter aux heures de pointe de l’électricité fabriquée aux heures de faible consommation. La particularité de l’énergie solaire c’est qu’elle ne se stocke pas sans unité spéciale, si elle n’est pas consommée, elle est perdue. Ces unités de stockage constituent des avancées majeures et permettent d’envisager un développement de la production. 

Anne Constance Onghena pour France Mayotte Matin.