« Zion », le premier long-métrage du cinéaste guadeloupéen Nelson Foix sortira aux Antilles-Guyane, avant l’Hexagone

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« Zion », le premier long-métrage du cinéaste guadeloupéen Nelson Foix sortira aux Antilles-Guyane, avant l’Hexagone

Programmé début avril dans l’Hexagone, « Zion », le premier long-métrage du réalisateur guadeloupéen Nelson Foix, bénéficiera d’une sortie anticipée le 15 mars prochain aux Antilles- Guyane. Tourné entièrement en Guadeloupe en créole et en français, ce film nous propose une plongée dans la Guadeloupe d’aujourd’hui et ses réalités historiques, culturelles, identitaires et sociales à travers les vicissitudes d’un jeune homme représentatif d’une certaine jeunesse aux Antilles absorbée dans une spirale d’échec social. Puissant et sensible à la fois.

 

Après avoir envisagé d’embrasser une carrière de sportif professionnel, puis de musicien, Nelson Foix, Guadeloupéen né dans l’Hexagone, dont l’univers se situe entre culture antillaise et culture urbaine, s’est engagé dans le cinéma. « Le cinéma est un art qui peut réunir tout ce j’avais fait dans ma vie », explique celui qui est aujourd’hui auteur-scénariste et réalisateur. Après des études dans l’audiovisuel, le jeune Nelson Foix – 31 ans- débute par la réalisation de clips musicaux et très vite enchaîne sur les courts-métrages, dont le premier sera réalisé à compte d’auteur.

Son troisième court-métrage « Timoune Aw » lui permet, grâce aux conseils du cinéaste franco-algérien Mohamed Hamidi, auteur notamment de « La Vache » et à sa rencontre avec Jamel Debbouze qui l’encourage à sauter le pas, d’envisager de passer au long-métrage. Ce sera chose faite avec « Zion », une fiction qui nous offre une plongée haletante dans la Guadeloupe actuelle à travers les vicissitudes d’un jeune homme en rupture de ban de la société avec en arrière –plan ses réalités historiques, culturelles et ses revendications identitaires, sociales et sociétales.

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Une mise en lumière des deux facettes d’une même réalité

Chris incarné par Sloan Descombes qui végète depuis quelque temps en partageant son temps entre deals, aventures sans lendemain et rodéos à moto, est repéré par Odell (Cédrick Valier, alias Zebris), le caïd du quartier voisin qui lui confie une livraison à risque. Malgré la mise en garde de son meilleur ami, il accepte la mission. Mais le jour de la livraison, il découvre un bébé déposé devant sa porte. Commence alors pour lui une course infernale qui le mènera à un choix crucial… Cette parentalité avérée ou supposée sera-t-elle plus forte que ses errements ? Réussira- t-elle à « l’éduquer » et à le remettre dans le droit chemin ?

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Avec « Zion », titre volontairement choisi pour traduire le décalage qui existe entre l’image d’Epinal ou la carte postale qu’offre souvent la Guadeloupe et la réalité avec son histoire, sa culture, son peuple, résumée par Nelson Foix qui a voulu ainsi « mettre en lumière les deux facettes d’une même réalité ». Une réalité qui voit la Guadeloupe ériger en personnage clé, filmée avec une esthétique particulièrement soignée où se dégage une beauté même dans les endroits les plus sordides. Une esthétique d’autant plus prégnante qu’il règne dans l’univers de Nelson Foix une dimension magique et mystique, onirique voire dystopique notamment lors de la séquence ayant trait aux festivités carnavalesques. Un carnaval très incarné dans l’histoire de la Guadeloupe, à la fois magico-religieux et liée aux racines africaines.

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Une histoire universelle et humaine

Si à travers cette histoire, le réalisateur guadeloupéen qui se définit comme un homme très engagé et sensible aux injustices et aux inégalités, a voulu évoquer la réalité d’une certaine jeunesse antillaise absorbée dans une spirale d’échec en raison de la violence, l’injustice et du mal-être qui hystérisent la société guadeloupéenne et vont jusqu’à rendre la situation explosive, « Zion » tourné en créole et en français, se veut aussi une histoire universelle et humaine qui pourrait se dérouler n’importe où dans le monde. Un film à la fois puissant, sensible et, à bien des égards, instructif.

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Produit entre-autres par Djamel Debbouze et Laurence Lascary, productrice d’origine guadeloupéenne, fondatrice de la société « De l’Autre Côté du Périph‘ » (DACP) qui a pour ambition de « valoriser la diversité culturelle à travers des projets cinématographiques modernes et engagés », ce film a reçu le soutien de la Région et du Département de la Guadeloupe, mais aussi de la Martinique. Programmé dans l’Hexagone le 9 avril 2025, il sortira de manière anticipée le 14 mars 2025 en Guadeloupe, Martinique et Guyane.

E.B.

« Zion »

De Nelson Foix

Durée : 1h39mn

Sortie : 15 mars 2025 : Antilles –Guyane – Hexagone : 9 avril 2025