L'Unesco veut équiper 10 000 navires commerciaux de capteurs scientifiques pour observer l'océan, a indiqué samedi l'organisation internationale. Il s'agit d'alimenter en temps réel le Système mondial d'observation de l'océan (GOOS), que l'organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture pilote.
2 000 navires sont déjà équipés de capteurs, dont ceux du Vendée Globe ou encore de flottes commerciales, a précisé l'Unesco dans un communiqué, quelques heures avant l'ouverture du troisième sommet de l'ONU sur l'océan (UNOC), lundi à Nice.
« Malgré les efforts importants menés ces dernières années, nous connaissons moins bien les fonds de l'océan que les cratères de la lune », a souligné la directrice générale de l'Unesco, Audrey Azoulay. « Apprendre de l'océan est la grande aventure scientifique de notre temps. Pour cela, la communauté internationale ne doit plus ignorer les alertes des scientifiques et investir massivement dans la recherche océanographique - qui représente aujourd'hui moins de 2% des budgets nationaux de recherche », a lancé Audrey Azoulay.
L'Unesco compte faire appel à Nice aux États membres de l'organisation et aux acteurs du transport maritime pour intégrer leurs flottes au sein de ce réseau d'observation océanique mondial. Les navires seront équipés de capteurs météorologiques et océanographiques transmettant des données en temps réel et permettant de mieux mesurer les effets du dérèglement climatique, anticiper les phénomènes climatiques extrêmes et renforcer la sûreté de la navigation en mer.
À Nice, l'Unesco compte également avancer sur l'accès libre à la cartographie des fonds marins. La cartographie en haute résolution s'est étendue et couvre aujourd'hui 26,1% des fonds marins mondiaux, contre moins de 6% en 2017, mais environ 25% de données supplémentaires sont aujourd'hui hébergées par des acteurs publics ou privés, souligne l'organisation.
Plusieurs États - dont l'Allemagne, le Canada, Monaco, la Norvège ou encore le Portugal - ainsi que des organisations internationales et privées devraient annoncer lors du sommet sur l'océan de nouveaux engagements pour rendre publiques leurs données.
Avec AFP