Un colloque pour sensibiliser et agir contre les violences silencieuses faites aux femmes par l’Association Au-delà de la résilience France Outre-mer

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Un colloque pour sensibiliser et agir contre les violences silencieuses faites aux femmes par l’Association Au-delà de la résilience France Outre-mer

À l’occasion du lancement officiel de ses activités dans les territoires d’outre-mer, l’association Au-delà de la résilience France Outre-mer, fondée par Carole Carrière, a organisé le 22 mai un colloque sur les violences faites aux femmes et au Sénat. L'occasion de mettre un accent particulier sur ce qui est communément appelée « la violence silencieuse» mais aussi formaliser les différents leviers d'action pour y lutter contre ce fléau.



« Il était très important de faire ce colloque parce que c’est le point de départ du déploiement de nos activités », explique Carole Carrière. Créée il y a six ans, son association agit dans les écoles, les entreprises et auprès d’autres structures pour accompagner les femmes victimes de toutes formes de violences – y compris celles, plus insidieuses, qui ne laissent pas de traces visibles.
La démarche de l'association est centrée sur "l’entre-deux", une phase souvent négligée dans les parcours de reconstruction. « Une fois sortie de la violence et prise en charge, la femme se retrouve souvent à devoir chercher un emploi alimentaire, sans s’être vraiment retrouvée », déplore Carole Carrière. L’objectif est donc de « se recentrer, se réaxer, se retrouver », avant de s’engager dans une nouvelle vie professionnelle.
L’approche pluridisciplinaire de l’association combine self-défense, neurosciences et sophrologie. « Il est très important de travailler sur la manière dont je me définis et vers quoi j’ai envie d’aller », insiste Carole Carrière. Pour elle, le travail intérieur est un levier puissant vers une véritable autonomie : « Je sais qui je suis, je sais de quoi je suis capable et ce que je peux apporter à l’autre. »
Ainsi ce colloque a été rythmé par de nombreuses interventions dont des témoignages poignants ou encore des démonstrations de self-défense ont permis d'explorer les différentes techniques de défenses pour une femmme victime de violence tout en soulignant l'impact de cette discipline sur la confiance et l'estime de soi.


Mais ce travail de résilience est également mené par des institutions, des collectivités, à l'instar du Conseil régional et du Conseil départemental de Guadeloupe ont initié des politiques de lutte contre les violences faites aux femmes. En Guadeloupe où 1721 cas de violences conjugales ont été relevés en 2023, le Département de Guadeloupe a deployé plusieurs actions pour lutter contre ce fléau.« Nous avons choisi de prendre cette cause à bras-le-corps, avec détermination, méthode et ambition. », a souligné Guy Losbar, président du Département de Guadeloupe présent à Paris. L’un des piliers de cette mobilisation est la création du réseau VIF (Violences Intrafamiliales), un dispositif opérationnel coordonné réunissant institutions, forces de l’ordre, professionnels de santé, associations et experts du territoire. Son objectif : « mettre fin au travail en silos » et assurer une prise en charge globale et pluridisciplinaire des victimes. « Il s’agit de partager un diagnostic commun et de construire ensemble des solutions concrètes, efficaces, mais surtout durables », a précisé le Président du Département de Guadeloupe Guy Losbar. Cette approche a permis l’élaboration d’un plan d’action départemental contre les violences faites aux femmes, structuré autour de six axes : l’accueil, l’accompagnement, la prise en charge des auteurs, la prévention, l’accès aux droits et la formation des professionnels.

Sur cette thématique, le monde économique n'est pas en reste. Au-delà de la sphère personnelle, Carole Carrière appelle à une prise en compte plus fine des violences économiques et psychologiques : « Il y a des femmes qui subissent une violence financière ». Elle alerte aussi sur l’invisibilisation des femmes dans le monde entrepreneurial : « Aujourd’hui, seulement 23 % des femmes entrepreneures dans le monde se versent un vrai salaire. » Avec son colloque, Carole Carrière espère provoquer une prise de conscience durable, au-delà des mots.
Nathalie Soufflet, Présidente du Comité des Femmes Leaders UDE MEDEF Guadeloupe, a présenté entre autres le partenariat scellé en avril 2025 avec l’association Au de-là de la résilience France Outre-mer, les programmes de mentorat économique et le développement de réseaux féminins en territoire ultramarin.

Avec son colloque, Carole Carrière espère provoquer une prise de conscience durable, au-delà des mots. Pour que demain, aucune femme ne soit condamnée au silence et puisse s'échapper de  cette spirale des violences faites aux femmes.