Chaque 20 décembre, les Réunionnais célèbrent la " Fét Kaf ", une journée historique et culturelle marquant l’abolition de l’esclavage en 1848. Cette année et pour la première fois, l’événement organisé par le Département de La Réunion, via son antenne parisienne, en partenariat avec l’association Zen Musiques a été délocalisé en province, un succès pour les Réunionnais de la région venus en grand nombre.
C’est à Toulouse, au Métronum que plus de 800 Réunionnais ont rendu hommage à leur histoire et à leur culture en célébrant tous ensemble la Fét Kaf. Animées par Maroni et Avotcha, les festivités ont débuté par une minute de silence en hommage aux Mahorais ayant subi le cyclone Chido, un moment de solidarité et de recueillement chargé d'émotion.
Cet instant a été prolongé par le chœur Golden Gospel Singers, interprétant e a capella des chants porteurs d’espoir et de solidarité. « Chacun de nous est une voix, ensemble nous sommes un chœur, un puissant chœur du changement qui fait le tour du monde avec amour », a déclaré l’un des artistes. Le ton était donné.
Place ensuite à la chaleur des rythmes réunionnais avec le Quintet Maloya Jazz. Sous la direction de Cyprien Zéni, quelques chansons lontan de Maxime Laope, grand-père du chanteur et célèbre ségatier réunionnais, ont fait vibrer la salle.
Le moment fort de la soirée est arrivé avec le maloya joué par le groupe Bann Laope, spécialement venu depuis La Réunion pour l’occasion. Maloya qui rappelons-le, a été créé par les esclaves d’origine malgache et africaine et qui est aujourd’hui inscrit au patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’Unesco.
Pour terminer en beauté, la foule s’est défoulée sur la musique locale avec DJ Mike, qui, derrière ses platines, a su transporter les invités à La Réunion, le temps de quelques instants. L’ambiance était à son comble, les sourires sur les visages témoignant de l’intense ferveur collective. « C’était vraiment formidable, c’est la première fois qu’on a un tel événement à Toulouse, merci d’avoir pensé à nous, il faut revenir l’année prochaine… » s’est exprimée une femme du public, le rendez-vous est donné.
Après cette soirée riche en émotions, les participants sont repartis le cœur rempli de joie, la tête pleine de souvenirs et de petits bonus, avec des letchis péi. Une soirée réussie, au goût d’authenticité et de transmission.