TOMA 2024 : Le Festival des théâtres d’outre-mer en Avignon prend ses quartiers d’été dans la cité des Papes du 5 au 21 juillet

TOMA 2024 : Le Festival des théâtres d’outre-mer en Avignon prend ses quartiers d’été dans la cité des Papes du 5 au 21 juillet

La 27ème édition du festival des Théâtres d’outre-mer en Avignon (TOMA) se déroulera du 5 au 21 juillet 2024. Ce festival qui se tient lors du Festival OFF d’Avignon et dont les enjeux sont d’inclure les créateurs d’outre-mer dans le concert culturel national et de favoriser la citoyenneté active des populations ultramarines, propose pour cette 27ème édition une programmation riche et éclectique composée d’une quinzaine de spectacles et d’évènements. Manière de faciliter l’appropriation des histoires et des savoirs issus des outre-mer et de la Diversité.

Depuis 1998, le Festival des théâtres d’outre-mer en Avignon (TOMA) qui s’inscrit dans le Festival OFF d’Avignon, se révèle être le rendez-vous incontournable du théâtre et du spectacle vivant issus des outre-mer. Ainsi, ce sont plus de 245 spectacles, dont 196 des outre-mer et de la Diversité et 3 784 représentations qui y ont été donnés et plus de 121 000 spectateurs, dont plus de 10 500 professionnels, y ont été accueillis. 

Né de la volonté d’inclure les créations d’outre-mer dans le concert culturel national et de permettre que l’identité des cultures des territoires ultramarins soit reconnue comme un élément de la richesse culturelle de la France d’aujourd’hui, le TOMA - comme il est désormais coutume de l’appeler - porté par le comédien et metteur en scène guadeloupéen Greg Germain et Marie-Pierre Bousquet, directrice de la Société de production Axe Sud, constitue plus que jamais un lieu d’expression et d’échanges nécessaire voire indispensable pour les créations et les créateurs issus des outre-mer et de la Diversité.

Des histoires qui méritent d’être racontées

Car leurs histoires méritent d’être racontées. Cette vision du monde de la France archipélique mérite d’être connue en même temps que d’être confrontée à d’autres créateurs de l’hexagone ou d’ailleurs. C’est ce pari de faire « œuvre ensemble » que réussit depuis le début ce festival en faisant vivre chaque année ces créations des outre-mer et de la Diversité.

Pour cette 27ème édition qui aura lieu dans un format raccourci du fait de la proximité des Jeux Olympiques et paralympiques de Paris 2024, le TOMA nous propose une programmation riche et variée comprenant du théâtre, des spectacles et des évènements constitués de lectures, de performances et de table-ronde. Ainsi, des productions issues de la Guadeloupe (3), de la Martinique (6), de la Guyane (2) ou de Mayotte (1) sont proposés tout au long de la durée du festival. 

Une quinzaine de productions issues des outre-mer

Parmi ces productions, on peut citer « Olympe » de la Compagnie guadeloupéenne du Grand Carbet avec notamment l’actrice guadeloupéenne Firmine Richard qui interprète Olympe de Gouges, figure emblématique et historique de l’émancipation des femmes, autrice de la « Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne », qui sera l’une des attractions de ce TOMA 2024. 

De même, la reprise de « Moi Kadhafi », cette pièce portée par la Compagnie guyanaise KS and Co sur un texte de l’autrice martiniquaise Véronique Kanor avec dans le rôle-titre Serge Abatucci, a toutes les chances, comme en 2022, de combler le public d’aise et d’alimenter sa réflexion. Cette pièce explore, en effet, les relations complexes entre un comédien et son personnage, son rapport à l’histoire et plus largement les effets de l’histoire du monde sur notre imaginaire. 

Quête identitaire aussi avec la pièce « Elles avant nous » qui aborde le thème de l’identité à travers l’histoire de jeunes filles mahoraises qui, au carrefour de différentes influences historiques, culturelles, religieuses, tentent de faire leur chemin en tenant compte de ces appartenances. 

Et que dire de « Kal », cette pièce de théâtre musicale et dansée de la compagnie réunionnaise Soleil glacé qui nous plonge dans l’affrontement de deux êtres au sommet d’un volcan. Une histoire qui réécrit le mythe réunionnais de Grand-mère Kalle en le croisant à celui des histoires de fantômes de Nô japonais. Un conte poétique où musique et beauté dessinent un trait d’union et consolent des difficultés de se rencontrer et de s’aimer. 

TOMA, un canal important pour la diffusion et le rayonnement de la culture ultramarine dans l’hexagone 

Autre temps fort de cette édition 2024 avec des spectacles de lecture, dont « La Grande chambre » texte de l’autrice martiniquaise Fabienne Kanor, première restitution publique d’un travail effectué en résidence en Martinique. Restitution encore avec celle de l’autrice, actrice, chanteuse Yasmine Modestine qui, dans « L’origine du café » s’élève contre un monde, comme un arrêt de l’histoire, perpétue dans le silence et le déni, « l’insupportable colonialité du pouvoir ». 

Spectacle de lecture encore avec « Si j’avais su » de la compagnie réunionnaise Aberah qui, sur un texte de Maeva Meunier inspiré d’une récolte de témoignages, évoque regrets, mémoire et deuil. Entre quête personnelle et récit testamentaire heureux où un personnage tente de remonter le fil de ce qui le constitue.

Evènement aussi avec « Claude Mackay, lecture à trois voix » où l’autrice et femme politique guyanaise Christiane Taubira est invitée aux côtés du conteur-comédien Lamine Diagne et du poète-slameur Mike Ladd à lire des poèmes de l’auteur afro-américain d’origine jamaïcaine Claude Mackay, figure phare de la Harlem Renaissance dans les années 20 et précurseur de l’éveil de la conscience noire.

Le TOMA, c’est aussi des rencontres et des échanges autour de conférences-débats et de tables-rondes. Cette édition 2024 n’échappe pas à cette tradition et propose dans le cadre de l’université de la Sorbonne –Nouvelle deux conférences –débats intitulées « Créolisation des arts : Pour une théorisation du geste transartistique » et « Quelles traversées esthétiques et éthiques pour un autre théâtre ? » animées par des auteurs et créateurs des outre-mer, dont Franck Salin, Lolita Monga, Yasmine Modestine et Fabienne Kanor…

 Bref, une fois de plus le TOMA œuvre à faciliter l’appropriation des histoires et des savoirs issus des outre-mer et de la Diversité et s’érige en acteur important de la diffusion et du rayonnement de la culture ultramarine dans l’hexagone. Et en ces temps troublés et incertains, cela s’apparente à une gageure. 

Le PassToma qui institue depuis l’année dernière un prix forfaitaire sur toute la programmation est renouvelé pour cette édition. A noter enfin que la médiathèque du futur Centre de ressources pour les arts de la scène que deviendra la Chapelle du Verbe Incarné, portera le nom de Maryse Condé, l’autrice guadeloupéenne récemment disparue.

E.B. 

27ème édition du Festival des Théâtres d’outre-mer en Avignon (TOMA)

Du 5 au 21 juillet 2024

Chapelle du Verbe Incarné

21 G Rue des Lices

84000 Avignon

Renseignements et programme : www.verbeincarne.fr