SIA 2023: L'avenir de l'agriculture ultramarine à la croisée des enjeux de la souveraineté alimentaire, de la transition agroécologique et du renouvellement des générations d’agriculteurs

Pascal Xicluna/agriculture.gouv.fr

SIA 2023: L'avenir de l'agriculture ultramarine à la croisée des enjeux de la souveraineté alimentaire, de la transition agroécologique et du renouvellement des générations d’agriculteurs

A l’occasion du SIA, l’ODEADOM (L’Office de Développement de l’Economie Agricole d’Outre-mer) a organisé, le 28 février, un colloque sur les questions de l’orientation et de l’avenir de l’agriculture et des filières agricoles dans le contexte ultramarin. Ce colloque a rassemblé plus de 140 participants dont de nombreux représentants professionnels agricoles et agroalimentaires ultramarines, de collectivités territoriales, de l’État.
 

Ce colloque a été structuré autour de trois tables rondes, la première sur les questions de l’installation et la transmission, la deuxième sur l’orientation et la formation et la troisième sur la transition agroécologique et l’adaptation au changement climatique. Il a permis de partager des analyses et de mettre en commun des solutions.
Dans son propos introductif, Joel Mathurin, directeur de cabinet du ministre délégué aux Outre-Mer a réaffirmé que « la vision prospective de ce colloque vise à répondre à l’enjeu de l’autonomie et de la souveraineté alimentaire des territoires d’Outre-mer qui constitue l’une des priorités du gouvernement. Dans ce cadre, l’enjeu du renouvellement des générations d’agriculteurs est crucial. En parallèle, il faut aussi relever le défi de la transition agroécologique qui se traduit par une agriculture ultramarine moins gourmande en eau, la sortie de la dépendance aux produits phytosanitaires et une adaptation au changement climatique. Le ministère des Outre-Mer se positionne en catalyseur pour accompagner les agriculteurs domiens actuels et futurs. Les dynamiques collectives, partagées avec l’ensemble des maillons de la filière, représentent un fort enjeu sur ces territoires. »
Les premières réflexions des participants ont permis de partager le fait que les nouveaux agriculteurs plébiscitent la diversification des cultures et des pratiques plus agroécologiques et de réaffirmer que la question de l’accès au foncier et au financement reste cruciale. L’attractivité des métiers suppose d’offrir aux nouvelles générations, l’assurance d’un revenu avec une meilleure maîtrise des coûts de production, des débouchés, la valorisation des produits locaux.
Les témoignages sur les sujets de l’orientation et la formation, soutiennent la nécessité de déconstruire l’image parfois négative du métier d’agriculteur auprès des jeunes et de leurs parents. Les représentants des établissements de formation ont insisté sur le souhait des futurs agriculteurs d’être des techniciens en agronomie pour pouvoir s’inscrire des modes de production agro-écologique qui nécessite de proposer des offres de formation d’ingénieur à l’échelle des territoires.

Les intervenants sur la transition agro-écologique et l’adaptation aux changements climatiques ont mis en avant plusieurs leviers dont la restauration des sols, la création variétale et la réduction d’usage des produits phytosanitaires qui nécessite de repenser les systèmes agricoles et d’accompagner financièrement cette transition agroécologique. La nécessité donc de prendre en compte des jeunes et futurs agriculteurs qui portent une diversité des projets avec la volonté de diversifier leurs cultures et de s’inscrire dans un transition agro-écologique ambitieuse. Le maintien de l’agriculture sur les territoires avec les enjeux de l’accès au foncier agricole pour garantir la mixité des activités. Et enfin la structuration des acteurs des territoires : lycées agricoles, instituts techniques et de recherche, chambres d’agriculture, et de structure d’accompagnement à l’installation des agriculteurs et la transition agroécologique.

Mr Bonaimé, directeur de la DGER a conclu le colloque : « Le 7 décembre dernier, Marc Fesneau, ministre de l’agriculture, a lancé la concertation sur le Pacte et la loi d’avenir, en métropole et dans les DOM. Le parti pris de la concertation a été retenu pour identifier les initiatives présentes sur les territoires, dont ceux des Outre-mer évidemment, et les partager dans le cadre du débat national. L’enjeu du renouvellement des générations est au cœur des préoccupations et appelle à la mobilisation de tous les acteurs des territoires et notamment des structures de formation et de R&D, au service de la nouvelle génération afin de maximiser leurs chances de réussite. Un fort enjeu existe de capitalisation des initiatives des territoires d’Outre-mer et hexagonal».