Quatre projets ultramarins sélectionnés dans « Mission nature», le nouveau jeu de grattage de la Françaises des Jeux avec l'Office français de la Biodiversité

©  DR

Quatre projets ultramarins sélectionnés dans « Mission nature», le nouveau jeu de grattage de la Françaises des Jeux avec l'Office français de la Biodiversité

L'office français de la Biodiversité a présenté ce mercredi 18 octobre, en présence de la Secrétaire d'Etat en charge de la Biodiversité Sarah El Haïry les 20 projets sélectionnés dans le cadre du nouveau jeu de grattage proposé par la Française des Jeux, « Mission Nature». Quatre projets d'Outre-mer (deux projets de la Martinique et deux projets de Mayotte) ont été retenus dans ce jeu, qui vise à «  sensibiliser les citoyens en leur donnant la possibilité de soutenir des projets concrets et ambitieux de restauration de la biodiversité». 


A l'instar de « Mission Patrimoine », la protection de la biodiversité française détient depuis ce 18 octobre son jeu de grattage, intitulé « Mission Nature ». En mars dernier, l'OFB avait lancé un appel à projets pour faire émerger et à appuyer la mise en œuvre de projets concrets de restauration des écosystèmes et des espèces associées, en cohérence avec les stratégies et dispositifs nationaux et régionaux dédiés à la biodiversité.

Les projets bénéficiaires ont été sélectionnés par un comité de sélection, présidé par Sarah El Haïry, secrétaire d’État chargée de la Biodiversité, et composé de Jean-Marc Zulesi, président de la Commission du développement durable et de l’aménagement du territoire de l’Assemblée nationale, Guillaume Poitrinal, président de la Fondation du Patrimoine, Stéphane Pallez, présidente directrice générale du groupe La Française des Jeux, et Olivier Thibault, directeur général de l’Office français de la biodiversité. 

Au total, 20 projets ont été sélectionnés parmi une cinquantaine de candidatures reçues, répartis en deux catégories. La première catégorie englobe les projets emblématiques : projets de grande ampleur, avec un impact positif majeur sur les écosystèmes et leur restauration, et agissant en faveur d’habitats ou d’espèces patrimoniales à l’échelle nationale. La seconde catégorie intègre les projets de maillage : projets d’ampleur significative, avec un impact de niveau régional ou local sur les écosystèmes ou les espèces concernés.

Deux projets de la Martinique ( Sauvegarder la mangrove du Lamentin et Préserver les tortues marines du Carbet) ainsi que deux projets de Mayotte ( Sauvegarder l'arrière-mangrove de la Baie de Bouéni et Reconquête forestière du littoral de la pointe de Saziley) figurent parmi les premiers projets ultramarins bénéficiaires de cette opération. Le projet « Sauvegarder la mangrove du Lamentin» est l'unique projet ultramarin classé dans la catégorie Projet emblématique. 

Ce  nouveau jeu de grattage, vendu au prix de 3 euros, sera disponible à la vente à partir du lundi 23 octobre. Il permettra de gagner jusqu'à 30 000 euros.

Projet Sauvegarder la mangrove du Lamentin (Martinique)

Porteur du projet : Commune du Lamentin

Au cœur de la Martinique, la commune du Lamentin abrite la plus grande mangrove de l’île. Véritables puits à carbone, les mangroves jouent un rôle majeur pour lutter contre les effets du changement climatique, s’adapter et favoriser la reproduction de la faune terrestre et marine. Or, ce trésor de biodiversité subit aujourd’hui de fortes pressions près des zones urbaines qui entraînent sa disparition progressive. Les palétuviers, espèce végétale typique et essentielle à l’équilibre des mangroves, sont menacées par la pollution (déchets et/ou remblais) ainsi que par l’excès d’eau douce provenant des pluies et des eaux usées. Ils peinent à se régénérer naturellement. De sorte que la mangrove n’absorbe plus l’énergie des vagues, ne protège plus les rivages et les zones côtières naturelles et habitées et ne joue plus son rôle de rempart indispensable pour faire face aux inondations. Au-delà de la restauration déjà prévue de 10 hectares d’anciennes mangroves, la commune du Lamentin, porteuse du projet, souhaite s’attaquer aux causes de cette érosion en limitant l’arrivée brutale des eaux douces dans le milieu. Une initiative qui nécessite de mobiliser les propriétaires fonciers, créer des espaces boisés, des pépinières de plantes et des zones humides tampons.

Projet Sauver l’arrière-mangrove de la baie de Bouéni (Mayotte)

Projet porté par le Groupe d’études et de protection des oiseaux de Mayotte (GEPOMAY) 

Alors que l’arrière-mangrove de Mayotte a été classée par l’UICN en danger critique sur la liste rouge des écosystèmes de France, en 2023, le Groupe d’études et de protection des oiseaux de Mayotte (GEPOMAY), est devenu gestionnaire du site de Bouéni. Le groupe a désormais pour projet de restaurer les sites dégradés et surveiller les dernières reliques de forêts d’arrière-mangrove de Mayotte. Ce projet, né de la collaboration du GEPOMAY, d’agriculteurs et d’élèves d’écoles primaires et collèges, vise à protéger et montrer l’importance de ces espaces dans un contexte de pénurie d’eau où les zones humides et les services écosystémiques qu’elles procurent sont précieux. Pour valoriser le site et ancrer cette initiative de manière durable, des actions de concertation avec les riverains seront organisées.

Projet Reconquête forestière du littoral de la pointe de Saziley (Mayotte)

Projet porté par l’association Naturalistes, environnement et patrimoine de Mayotte

La presqu’île de Saziley constitue un vaste espace naturel situé dans le sud-est de Grande Terre, dans le département de Mayotte. Cet espace est reconnu pour sa faune et sa flore remarquables. Pourtant, le site est fortement impacté par une activité agricole mal maîtrisée (multiplication des cultures sur brûlis et des défrichements). Ce projet de sauvegarde des habitats rares et dégradés de forêt sèche a pour objectif la reconquête progressive de ces espaces naturels et la restauration de la fonctionnalité écologique grâce à la plantation et la lutte contre les espèces exotiques envahissantes. 

Sauver les tortues marines au Carbet (Martinique) 

Projet porté par l’ASSO-MER

La construction immobilière sur le littoral et la pollution lumineuse ont contribué au déclin des tortues marines, qui nidifient habituellement sur la plage du Carbet, en Martinique. Le projet Restauration écologique et citoyenne (RECC), porté par l’ASSOMER, cherche ainsi à restaurer et protéger les habitats et sites de ponte des tortues marines, tout en limitant le recul du trait de côte, grâce à des solutions fondées sur la nature. Ce projet, en partenariat avec la commune du Carbet, permettra la re-végétalisation de plusieurs espaces et une prise de conscience collective des enjeux de biodiversité sur le territoire.