Plan France Relance : La Guyane bien mieux servie que la Martinique et la Guadeloupe selon une étude de France Stratégie

© BercyPhoto/P.Bagein

Plan France Relance : La Guyane bien mieux servie que la Martinique et la Guadeloupe selon une étude de France Stratégie

Avec une enveloppe budgétaire de 100 milliards d’euros, le plan France Relance était censé accélérer la reprise économique post-covid sur l’ensemble du territoire national. Son déploiement était prévu de 2020 à 2022. Sur les 93 milliards engagés à la fin 2023, le secrétariat du comité d’évaluation du plan a recensé 68 milliards qui ont pu être territorialisés au niveau des zones d’emploi. Dans ce cadre, les DROM connaissent d’importantes disparités.

 

Les conclusions tirées de la répartition territoriale du plan de relance dépendent du critère retenu, indique France Stratégie. « Si on rapporte les montants reçus à la population, l’Île-de-France apparaît la mieux servie. Mais si on les rapporte à l’activité économique de la Région, ce qui peut se justifier pour un plan de relance qui vise à restaurer le PIB d’avant la crise, alors l’Île-de-France recule en neuvième position, et c’est la Guyane qui est en tête. La Martinique et la Guadeloupe apparaissent a contrario les moins bien servies ».

 Le plan s’organise autour de trois piliers : écologie (30 milliard), compétitivité (34 milliards), et cohésion (36 milliards). Toutefois, « le plan France Relance a t-il bénéficié à l’ensemble des territoires ou s’est-il orienté vers les zones les plus fragiles économiquement ? La répartition des investissements réalisés répond-elle aux caractéristiques économiques et sociales des territoires ? », s’interroge France Stratégie.

 

Le secrétariat du comité a territorialisé 69% de la totalité du plan dans l’Hexagone (1034 euros par habitant) contre 52% des montants annoncés pour les départements et régions d’Outre-mer (soit 775 millions et 409 euros par habitant). « L’écart entre le montant territorialisé en métropole et en Outre-mer peut notamment s’expliquer par le fait que le secrétariat n’a pas récolté les données pour les dispositifs dont l’enveloppe était inférieure à 500 millions d’euros », précise l’étude. Par exemple, les dispositifs « Réseaux d’eau et modernisation des stations d’assainissement y compris en Outre-mer », pour 300 millions d’euros, et « Soutien aux actions de développement local, notamment en Outre-mer », pour 250 millions d’euros, n’entrent pas dans le périmètre du rapport.

Cependant, d’après les dispositifs récoltés et territorialisés par le secrétariat, les mesures les plus importantes à destination des Outre-mer sont la rénovation thermique des bâtiments (247 millions d’euros), les mobilités du quotidien (125 millions), la baisse des impôts de production (267 millions), les mesures pour l’emploi et l’insertion des jeunes (311 millions), et le soutien aux collectivités territoriales (90 millions).

 Sur les différents piliers considérés (compétitivité, cohésion et écologie), les données territorialisées sont les suivantes. Concernant la compétitivité, Les zones d’emploi les mieux dotées en multiples de masse salariale sont Cahors (Lot) avec 153% de la masse salariale, Dole (Côte-d’Or) avec 132% de sa masse salariale, Issoire (Puy-de-Dôme) avec 128% et Quimperlé (Finistère) avec 126%. « Les quatre territoires les moins bénéficiaires sont en Martinique, en Guadeloupe (avec moins de 11% de leur masse salariale), suivis des zones d’emploi de Menton (Alpes-Maritimes) et de Royan (Charente-Maritime) ».

Pour le volet cohésion, La zone d’emploi de Corte (Haute-Corse) reçoit le montant exprimé en fonction de sa masse salariale le plus important avec 191%, suivie de Caen (Calvados) avec 135% puis de Roanne (Loire) avec 118% et de la Côte-sous-le-vent (Guadeloupe) avec 89% de sa masse salariale. À l’inverse, « les zones d’emploi les moins bénéficiaires sont celles de Savanes (Guyane) avec 15% de sa masse salariale, de Bollène-Pierrelatte (Drôme) avec 18%, de Gien (Loiret) et du Nord-Caraïbe (Martinique) avec 20% de leur masse salariale ».

 Enfin, en ce qui concerne le pilier écologie, les 20 % des zones d’emploi les mieux dotées reçoivent entre 78% et 424% de leur masse salariale mensuelle. Les principales zones d’emploi bénéficiaires sont l’Ouest guyanais avec 424% de sa masse salariale mensuelle, d’Yvetot-Vallée du Commerce (Seine-Maritime) avec 373%, de Vendôme (Loir-et-Cher) avec 318% et Corte (Haute Corse) avec 260%. « À l’inverse, les zones d’emploi les moins bénéficiaires sont celles de Porto-Vecchio (Corse-du-Sud) avec 9% de sa masse salariale mensuelle, de Sainte-Maxime (Var), du Nord (de La Réunion) et de Marie-Galante (Guadeloupe) avec respectivement 11%, 11% et 13% de leur masse salariale mensuelle ».

 

PM