Paris 2024 : Le designer guadeloupéen Vincent Frédéric-Colombo avec sa marque C.R.E.O.L.E, a brillé sur le catwalk lors de la cérémonie d’ouverture

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Paris 2024 : Le designer guadeloupéen Vincent Frédéric-Colombo avec sa marque C.R.E.O.L.E, a brillé sur le catwalk lors de la cérémonie d’ouverture

Lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris, les Guadeloupéens ont véritablement été mis à l’honneur notamment avec la vasque olympique allumée par Marie-José Pérec et Teddy Riner, ou encore la Marseillaise entonnée par la chanteuse lyrique Axelle Saint-Cirel. Mais un autre Guadeloupéen a eu son moment de gloire. Il s’agit du designer Vincent Frédéric-Colombo. Précisions avec notre partenaire RCI Guadeloupe. 

 

Le jeune homme de 33 ans, originaire de Saint-Claude, développe sa marque C.R.E.O.L.E depuis quelques années. Une marque qui est rentrée au calendrier officiel de la Fashion week prêt à porter de Paris et qui a été sollicitée pour habiller 4 danseurs de la cérémonie d’ouverture. Une proposition que Vincent Frédéric-Colombo a acceptée en toute confidentialité. «J'ai été contacté par l'équipe de Daphné Bürki, fin mai pour prêter certaines de mes créations, de mes collections précédentes. Il fallait signer un contrat de confidentialité pour ne pas ébruiter le fait que je participais. Je savais qu'il y avait six autres créateurs qui seraient présents sur le tableau, mais je ne savais pas qui étaient les autres créateurs qui composaient ce tableau. Ça m'intéressait, j'ai accepté. Ils m'ont envoyé une sélection que je leur ai prêtée pour faire de premiers essayages.»

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Des danseurs habillés en C.R.E.O.L.E

Le designer a gardé le secret sans en tenir un mot à sa famille ni sa sœur qui est aussi sa colocataire. «Et un peu après, pendant la Fashion Week, on m'a indiqué qu'il y a une danseuse qui voudrait être habillée d'une manière un peu plus appuyée avec ce que je fais, sans me préciser exactement pourquoi. Après, j’ai compris que cette danseuse allait avoir un solo pendant le tableau, ce qui change totalement la donne par rapport à comment on essaie de mettre en avant aussi sa marque.»

C’est effectivement la danseuse Andrea Moufounda qui a sublimé la tenue de C.R.E.O.L.E lors de son solo.

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Vincent Frédéric-Colombo : « Ce qui est assez drôle, c'est que le chorégraphe qui a fait sa partie chorégraphiée, c'est un Guadeloupéen (nldr :Léo Lérus). Je pense que c'est pour ça qu'ils m'ont choisi pour que je l'habille également, parce que c'est une danseuse de danse contemporaine, mais elle a aussi été formée à certains fondamentaux pour le Gwo Ka. Lors de son passage, je l'ai habillée avec une des tenues de ma collection précédente. Il reprenait un motif madras noir et blanc, mais retravaillé de manière caléidoscope. J'ai développé une brassière spécifiquement pour elle où il y a tout le motif Madras qui est retravaillé en strass, ça apporte un peu de lumière.»

En tout, il y avait 4 danseurs habillés avec la marque du Guadeloupéen. Dont deux figurants autour de la table qui ont tant fait polémique, et un autre sur la barque avec tous les danseurs électros.

Représentant de sa marque

Mais en plus de cela, Vincent Frédéric-Colombo a lui-même défilé avec sa marque. C’est Daphné Bürki, directrice styliste et costumes de la cérémonie d’ouverture qui lui a d’ailleurs suggéré cette idée. Alors que tous les créateurs avaient la possibilité de choisir un mannequin de leur choix. «Elle m'a dit : Pour C.R.E.O.L.E, elle n'imaginait personne d'autre que moi représenter ma marque. Ça a été un défi. Une proposition assez culottée, puisque je n'étais que le seul designer présent sur l'ensemble des designers qui étaient représentés pendant la cérémonie. C'est quelque chose qui est assez inédit, puisque c'est assez rare qu'un designer se présente en tant qu'ambassadeur de sa marque. J'étais certainement aussi l'une des plus petites marques présentées. Je me suis dit que c’était une exposition que je n'aurais certainement jamais eu l'occasion d'avoir autrement. C'est pourquoi j'ai accepté assez chaleureusement.»

Un défi qu’il a relevé sans trop d’appréhension. «Je suis un peu bizarre parce que je n'avais aucun stress. J'ai pris la chose un peu comme si c'était mes propres défilés que je préparais. J'avais plus cette logique de penser comme étant un membre de l'équipe qui produit l'événement que comme une personne invitée qui va figurer dans l'événement. J'avais cette espèce de dichotomie un peu sur ce moment-là. Après, je savais très clairement que je devais marcher auprès de Farida, auprès de Raya, qui sont deux grosses icônes de la mode actuelle. Et passer aussi, puisque Farida, c'est une icône de la mode depuis Mugler, depuis Gaultier. J'ai pris ça vraiment comme si c'était quelque chose qui était sans enjeu particulier. Ce qui était particulier, c'est qu'on ne voyait pas le public, concrètement. Donc, on a une sensation d'être un peu comme en studio, même si on était en plein air et sous l'appui.»

Une belle expérience et une belle visibilité pour Vincent Frédéric-Colombo et sa marque, d’autant plus qu’il était le seul créateur antillais parmi ceux qui ont été sollicités pour l’événement.

Par RCI Guadeloupe