Ô Tour de la Santé avec le Professeur Suzy Duflo : La faculté de médecine des Antilles à l'orée de grands défis

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Ô Tour de la Santé avec le Professeur Suzy Duflo : La faculté de médecine des Antilles à l'orée de grands défis

Outremers 360, en partenariat avec Sciences Ô, donne la parole aux jeunes des Outre-mer, qui interrogent des acteurs de la santé dans une série d’interview « Ô tour de la santé», diffusée sur notre site et notre page Youtube. Dans ce nouvel épisode, Sciences Ô revient  sur la santé en Outremer sous le prisme de l’éducation. Pour le quatrième épisode, les étudiants donnent la parole à Suzy Duflo, Professeure des Universités à l’Université des Antilles à l’UFR Santé et praticien ORL hospitalier au Centre Hospitalier de Guadeloupe. Elle revient sur son parcours et présente les grands changements de la réforme de la faculté de médecine de l’université des Antilles.

 

Cette année, elle prendra la place de doyen de l’UFR Santé, établissement mu par la volonté d’améliorer sans cesse les connaissances et pratiques médicales aux Antilles. Suzy Duflo dresse le diagnostic suivant : les pathologies récurrentes dans les Antilles y sont sensiblement les mêmes qu’en Hexagone, seule l’obésité et par conséquent, le diabète et l’hypertension s’en distinguent, étant fortement présents. Cependant, elle observe une faible démographie médicale et un moindre équipement qui reste néanmoins de haute technologie.

En tant que doyenne de la faculté et médecin, elle constate une forte synergie dans l’ « universitarisation » des différents services. Le CHU de la Guadeloupe, bien que jeune, a rapidement été accompagné par une faculté de médecine pour les Antilles et la Guyane, qui fête cette année ses 23 ans. De nombreuses collaborations ont par exemple permis de développer l’offre de greffes ou la répartition des services chirurgicaux, de traitement des cancers et de radiothérapie.

Garder le lien avec la faculté constitue la base de l’activité du CHU et de l’univers médical caribéen. La formation par l’internat développe l’expertise et réduit la « fuite des cerveaux », ayant fait l’objet de nombreuses réformes. Ce succès est probant puisque 47% des étudiants reviennent sur le territoire.

Le nouveau pôle universitaire de médecine est censé voir le jour cette année. Fruit d’un long travail de réflexion, il vise à garder nos étudiants, faisant de l’insularité des Antilles une force. La réforme à venir (en septembre) du deuxième cycle sera la faille qui permettra la mise en place de ce nouveau pôle. Les stages seront plus longs et l’accès à la spécialité voulue n’en sera que plus aisé. Tous les choix seront compris dans cette formation et inciteront ainsi à demeurer sur le territoire pour y étudier puis y exercer. Le souhait est d’enrichir l’enseignement du pôle au travers des expériences à l’étranger ou en hexagone des étudiants lorsque ceux-ci reviendront aux Antilles.

Elle met l’accent sur la qualité de l’enseignement des universités ultramarines . Il en sera de même pour la qualité de la formation pratique qui s’effectuera par les écoles qui s’effectueront dans les différentes spécialités. Il y aura également des centres de simulation dont l’accès sera obligatoire pour les étudiants.

Son appel aux étudiants ultramarins est double : il est premièrement l’invitation à faire confiance à la qualité des enseignements en Outre-mer et il est surtout une invitation aux jeunes ultramarins à l’ambition que celle-ci soit celle du retour au pays ou celle du rayonnement international.

Avec Sciences Ô