Suite à l’appel à projet « Soutien à l’innovation des matériaux biosourcés et géosourcés », lancé par l’Agence de la transition écologique (ADEME), auquel la Nouvelle-Calédonie a répondu, Vaimu’a Muliava, membre du gouvernement chargé de la construction, a convié des représentants des collectivités, de l’Agence rurale et de l’ADEME, ce mardi 4 juillet 2023 afin de présenter 3 projets retenus par le territoire.
L’appel à projet lancé par l’ADEME entre dans un contexte d’une volonté de réforme du secteur du bâtiment, ou encore du développement de filières de production de matériaux bio et géo-sourcés, pistes retenues pour atteindre un objectif global de constructions durables, dans le cadre du programme France 2030.
C’est dans ce contexte que Vaimu’a Muliava, membre du gouvernement chargé de la construction, a convié mardi 4 juillet 2023 des représentants des collectivités, direction des Affaires économiques, Aviation civile, provinces et mairies, de l’Agence rurale et de l’ADEME, afin de présenter les trois projets retenus mais également d’échanger sur les possibilités de création de filières innovantes sur le territoire.
Un travail qui nécessite « une approche systémique et partagée pour une meilleure interopérabilité », ainsi qu’un travail « en étroite collaboration avec l’écosystème ultramarin », affirme Vaimu’a Muliava.
Un projet multi-sectoriel, impliquant un ensemble d’acteurs qui devront œuvrer de manière coordonnée, de la production à la vente, en passant par les acteurs de la transformation, des contrôles, du stockage et de la distribution.
En parallèle, il sera nécessaire de développer un ensemble de formations, afin de viser une montée en compétences sur l’ensemble de la chaîne, tandis qu’une sensibilisation des Calédoniens sur ces matériaux doit être organisée, afin de favoriser l’émergence de filières économiquement viables, selon le membre du gouvernement.
Pour Djamil Abdelaziz, directeur du projet « Référentiel de la Construction de la Nouvelle-Calédonie (RCNC) » à la direction des Achats, du patrimoine et des moyens (DAPM), qui a sollicité les avis de l’ensemble des participants sur cette proposition de coordination à mettre en œuvre : « Cette démarche n’est pas spécifique à la Nouvelle-Calédonie. Elle répond à une prise de conscience mondiale qui offre à notre pays des possibilités d’échanges d’expériences et de partenariats à plusieurs niveaux ».
Pour l’heure, les trois appels à projets présentés s’inscrivent dans ce cadre, en proposant des matériaux communs à trois territoires d’Outre-mer partenaires, que sont La Réunion, la Guadeloupe et la Guyane.
Le premier, un projet promouvant l’insertion d'une fibre tropicale dans la brique de terre compressée.
Le second, le développement d’un béton de chanvre « géostructuré » à l’aide de scories de nickel.
Le troisième, le développement du bambou, pour une filière habitat eco-tropical.
Sur ce dernier point, il est à noter l’émergence d’autres projets avec Fidji et le Vietnam, notamment sur la normalisation du bambou destiné à la construction.
Damien CHAILLOT