Martinique : Laissé libre mais sous contrôle judiciaire, le procès de Rodrigue Petitot renvoyé au 21 janvier

Rodrigue Petitot, la main dans une attelle, à l'entrée du tribunal de Fort-de-France ©RCI Martinique

Martinique : Laissé libre mais sous contrôle judiciaire, le procès de Rodrigue Petitot renvoyé au 21 janvier

Le président du RPPRAC était jugé ce vendredi en comparution immédiate. Ses avocats ont sollicité un délai pour préparer sa défense. Le procès est renvoyé au 21 janvier, il reste libre, sous contrôle judiciaire, assorti de plusieurs restrictions. Un sujet de notre partenaire RCI Martinique.

C’est serein que Rodrigue Petitot est arrivé au tribunal judiciaire ce vendredi, à 14h. « Quand on a la vérité, on n’a pas peur de la voir. Si, réellement, on avait quelque chose à me reprocher, je serais enfermé depuis hier ». Présenté la veille au juge des libertés et de la détention, Rodrigue Petitot, poursuivi principalement pour « violation de domicile dans la résidence préfectorale, menaces, intimidations et violences sur personne dépositaire de l’autorité publique, rébellion et incitation à la rébellion », a comparu libre ce vendredi, puisqu’il avait été placé sous contrôle judiciaire.

Ce vendredi, à l’audience de comparution immédiate, ses avocats ont immédiatement sollicité un renvoi le temps de préparer sa défense. Pour Me George-Emmanuel Germany, Rodrigue Petitot a été placé en garde à vue pour une question de « confort ministériel ». Il estime que ce n'est pas normal que son audition ait eu lieu au lendemain de sa garde à vue. Les avocats de la défense demandent une confrontation, y compris avec les plaignants et que tous ceux qui ont filmé puissent être auditionnés. Gladys Roger, l’ami proche de Rodrigue Petitot et une autre femme. 

Me Eddy Arneton appuie la demande, pour lui, la défense a besoin d’un délai pour obtenir un complément d'informations. Max Bellemare, le troisième avocat de Rodrigue Petitot, parle de trop de rendez-vous ratés avec la justice (Crédit Martiniquais, chlordécone, crash etc…) et ne voudrait pas, non plus, que le dossier de Rodrigue Petitot allonge cette liste. 

Détention provisoire requise

À la barre, la personnalité du prévenu et son casier judiciaire chargé ont été longuement évoqués. Pour Me Hauteville, qui défend le préfet de Martinique après sa plainte, « les éléments du dossier ne souffrent d'aucune contestation » : « les faits sont têtus », selon l'avocat. Le ministère public est opposé à la demande de renvoi et à la demande d'informations supplémentaires et si le renvoi de l'affaire est accepté, il demande un placement en détention provisoire en attendant la prochaine audience compte tenu du casier judiciaire et pour éviter de nouvelles infractions.

La substitute du procureur évoque une manipulation des vidéos, des conditions de garde à vue normales selon elle. Elle requiert la détention provisoire, avec interdiction de manifester sur la voie publique, de rencontrer Gladys Roger, d'aller sur la route de Didier et de rentrer en contact avec les victimes. Elle estime que le placement sous contrôle a conforté Rodrigue Petitot dans son sentiment de « toute puissance ». 

Les trois avocats, Me Max Bellemare, Me Georges-Emmanuel Germany et Me Eddy Arneton plaident, pour leur part, longuement pour demander une remise en liberté. À l'issue de l'audience, Rodrigue Petitot prendra longuement la parole devant environ un millier de soutiens amassés sur le boulevard Général de Gaulle. Il saluera notamment leur travail. Car, après leur délibéré rendu un peu après 19h, les juges du tribunal correctionnel prononcent le renvoi du procès le 21 janvier prochain. Rodrigue Petitot reste libre, sous contrôle judiciaire, avec plusieurs restrictions. 

Il doit rester à son domicile entre 21 heures et 6 heures, a interdiction de se rendre à la résidence préfectorale et à la préfecture, interdiction d'entrer en contact avec le préfet. Il doit se présenter au commissariat de police du Lamentin une fois par semaine, dès ce lundi 18 novembre. Devant ses soutiens, Rodrigue Petitot a indiqué que le combat et le boycott allaient continuer, même s'il ne pourrait être toujours physiquement présent.

RCI Martinique