Après 25 ans d’attente, de projet et de préparatifs, la Martinique a enfin reçu et installé sur site son cyclotron, un outil d’imagerie médicale nucléaire de pointe, dont la mise en service est prévue pour juin 2023.
Le Cyclotron, machine qui permet la réalisation de TEP-scan (pour Tomographie par Émission de Positons couplé à un scanner), dont la particularité est ici d’être « Grand champ », ce qui en fait un outil puissant et rare, dix fois plus performant qu’un cyclotron classique, vient d'être installé sur son site martiniquais. Il s'agit de l'outil d'imagerie nucléaire plus puissant de la région, et même de France.
Il aura fallu pas moins de 25 ans de travail et un investissement de 63 millions d’euros, qui va permettre au territoire de pouvoir réaliser des analyses poussées sur son sol, là où les patients sont habituellement transférés vers la Guadeloupe ou l’Hexagone, mais aussi accueillir les patients des Caraïbes ou d’Amérique du Sud.
Le Professeur Karim Farid, Chef de l’institut caribéen d’imagerie nucléaire, détaille les avancées permises par l’arrivée de ce Cyclotron en Martinique au micro de Martinique la 1ère : « L’imagerie nucléaire manque au diagnostic, manque au parcours de patient, et c’est indispensable pour certaines maladies, cela fait partie des critères de recommandation, donc les patients sont obligés de partir en Guadeloupe pour faire leurs images ou en Métropole parce que le cyclotron de Guadeloupe ne peut faire tous les traceurs. Du coup, ces patients vont pouvoir se soigner en Martinique, voir même, on va accepter avec grand plaisir des patients de la Caraïbes et d’ailleurs pour venir faire leurs images chez nous ».
Un outil de pointe qui permettra au Martiniquais de pouvoir rester sur le territoire pour ses analyses nécessitant une imagerie de pointe, mais aussi au territoire de pouvoir rayonner et se placer comme un centre incontournable dans ce domaine médical à l’international, comme l’expliquait Serge Letchimy, Président du Conseil exécutif de la Collectivité Territoriale de Martinique, toujours au micro de Martinique la 1ère : « L’objectif, c’est de rayonner en matière de recherche, développement sanitaire, de recherche nucléaire, c’est très important. Ce n’est pas parce qu’on a 360.000 habitants qu’on ne peut pas créer ce qu’on appelle une dynamique de tourisme médical, et d’accueillir tous ceux qui n’ont pas ce niveau de performance-là. SI on veut que la Martinique rayonne et arrête de perdre de la population, puisse fixer sa population, on a tout intérêt à développer ce genre d’équipement ». Et de saluer au passage l’implication et la « combativité de tous les élus, quel que soit leur bord politique, ça nous a beaucoup aidé, et ça a été dans la continuité ».
Sur le plan technique, une installation tout aussi importante était nécessaire à l’installation de l’appareil dans un bâtiment dédié, fait de murs de 2,20 mètres d’épaisseurs, et recouvert par 3 bouchons de béton de 16 tonnes. Le site, son bâtiment et tous les éléments de sa construction seront bientôt soumis à l’inspection de l’autorité de sûreté nucléaire, qui sera en charge de statuer sur le dossier et ainsi valider la mise en service de l’appareil, prévue pour juin 2023.
Damien Chaillot