« L’Opéra en Guyane » : Un programme de l’Opéra national de Paris pour susciter les vocations artistiques des jeunes guyanais

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« L’Opéra en Guyane » : Un programme de l’Opéra national de Paris pour susciter les vocations artistiques des jeunes guyanais

L’Opéra national de Paris a lancé ce lundi « L’Opéra en Guyane », un programme de coopération culturelle territoriale sur la durée avec les grands acteurs culturels et sociaux de Guyane, une première en Outre-mer. Plusieurs artistes seront sur place du 23 novembre au 5 décembre pour une série de représentations.

Créer une passerelle entre les artistes et futurs artistes de Guyane, et l’Opéra national de Paris. C’est l’ambition affichée par l’institution artistique et culturelle, avec ses partenaires locaux. « L’Opéra national a toujours eu le souci de la transmission, de la formation et de la création », a assuré son Directeur général, Alexander Neef, selon qui « la distance ne doit pas être un obstacle pour aller à la rencontre des publics ». 

« En proposant de mettre en place une coopération culturelle territoriale avec la Guyane, l’Opéra de Paris assume de sortir complètement de son territoire et s’engage à réduire les fractures géographiques, culturelles et sociales entre l’Opéra de Paris et les guyanais. C’est une question d’égalité des chances mais aussi, et j’en suis intimement convaincu, de transformation indispensable de notre institution », a-t-il ajouté.

Pour se faire, l’Opéra national a donc mis en place un projet, « pas à sens unique », pour « donner envie à des enfants, des adolescents, de se projeter dans une carrière artistique », explique la Directrice de l’Académie de l’Opéra, Myriam Mazouzi. Plus concrètement, plusieurs artistes de l’Opéra -danseurs, chanteurs lyriques, musiciens- seront en Guyane du 23 novembre au 5 décembre, pour une série de spectacles, de concerts et récitals, de projections et d’ateliers, le tout dédiés à la fois au grand public et à la fois aux scolaires. Les danseurs classiques investiront notamment, et pour la première fois, la scène des Trois Fleuves à Cayenne, le 23 novembre.

Plus en détail, l’Opéra a structuré sa mission en deux axes. En premier lieu : la détection de jeunes talents. Avec les acteurs culturels de Guyane, l’Opéra de Paris propose à des élèves en danse classique, contemporaine et hip hop ainsi qu’à de jeunes chanteurs de suivre des ateliers et des stages auprès de danseurs du Ballet de l’Opéra et de chanteurs lyriques confirmés afin de les préparer aux auditions de l’École de Danse et de l’Académie. Ce programme d’accompagnement vise à détecter de jeunes talents et à les encourager à se professionnaliser.

En deuxième axe : l’Éducation artistique et culturelle. « OpérApprentis » est un programme de découverte de l’Opéra qui s’adresse à de jeunes adultes en apprentissage dans des domaines aussi variés que la vente, la coiffure, la pâtisserie, la mécanique, la plomberie, la bijouterie ou encore la couture. La pratique artistique, les rencontres professionnelles avec les personnels de l’Opéra et la découverte des spectacles lyriques et chorégraphiques sont au cœur des parcours mis en place dans les différents centres de formation des Apprentis. Ce programme a pour enjeux le développement chez les apprentis de compétences composites en particulier sociales et relationnelles qui leur seront utiles tout au long de leurs carrières.

Michaëlle Ngo Yamb Ngan, directrice du Conservatoire de Guyane parmi les nombreux partenaires locaux, « mesure l’opportunité qui se présente à la Guyane », ce territoire de forte diversité culturelle, à la démographie galopante. « La professionnalisation n’est possible qu’en partant » ajoute la Flûtiste de profession, passée entre autres par le Conservatoire d’Orléans, or avec ce projet, il s'agira de rendre accessible les carrières artistiques. « Il est important pour la jeunesse d’être en rendez-vous avec l’Opéra » ajoute pour sa part, Norma Claire, directrice du Centre de développement chorégraphique de Guyane, autre partenaire du projet.

On compte aussi parmi les partenaires l’Association de danse artistique, classique et moderne (ADACLAM), la Plantation des Arts, Danse Propulsion, l’Association Cubason, l’EPCC Les Trois Fleuves, l’Institut de Formation aux Disciplines musicales, le cinéma Eldorado, le CMA de Guyane et enfin la CCI. L’Opéra de Paris a aussi pu compter sur un mécène non moins en lien avec les Outre-mer : la société Méridiam du Martiniquais Thierry Déau.

Après cette première en décembre, l’Opéra national de Paris entend bien réitérer l’événement en avril prochain, et à termes, proposer 3 à 4 sessions par an. Quant à une éventuelle extension du projet aux autres Outre-mer ? Qui va piano va sano, dit-on. Pour la Directrice de l’Académie, le but est d’abord d’être dans la durée en Guyane : mettre en place le projet, le modéliser, le pérenniser et pourquoi pas, aller vers d’autres Outre-mer.