L’IFRECOR publie son cinquième programme d’action pour la protection des récifs coralliens et des écosystèmes associés en Outre-mer

L’IFRECOR publie son cinquième programme d’action pour la protection des récifs coralliens et des écosystèmes associés en Outre-mer

L’Initiative française pour les récifs coralliens (IFRECOR) a récemment publié son cinquième programme d’action, qui court jusqu’en 2026. Il se décline en sept thèmes retenus après enquête auprès des responsables IFRECOR des territoires d’Outre-mer. Des sujets supplémentaires sont encore à l’étude pour cette phase : planification et résilience, liens entre usages, pressions anthropiques et état des récifs, changement climatique et financements.

Répartis dans les trois océans des territoires d’Outre-mer, les récifs et lagons coralliens français recouvrent quelque 60 000 km2. La Nouvelle-Calédonie et la Polynésie comptabilisent près de 90% de la surface totale de ces récifs, associés aux mangroves, qui couvrent un peu moins de 1 000 km2, et aux herbiers marins. 

« Les services écosystémiques qu’ils procurent - protection des côtes, tourisme et loisirs, pêche, séquestration de CO2 – ont été évalués à 1,3 milliard d’euros par an. L’importante surface couverte par les récifs et lagons associés, la diversité des géographies, dans les trois océans, la grande variété des géomorphologies et des habitats explique la très grande richesse biologique littorale et marine des Outre-mer, loin devant celle de l’hexagone ; et au-delà, la grande responsabilité qui incombe à la France de protéger ses récifs », souligne l’IFRECOR.

Le premier thème du cinquième programme d’action de cet organisme s’intitule Merci-Cor, dont le but est de réduire les pressions anthropiques. Il représente une méthode pour éviter, réduire et compenser les impacts sur les récifs coralliens, les écosystèmes associés et la restauration écologique. Selon l’IFRECOR, Merci-Cor devrait « permettre d’améliorer l’outil, de le mettre en ligne, de l’étendre aux herbiers et aux mangroves et de former les acteurs des Outre-mer à la méthode. Il permettra également de poursuivre les actions d’ingénierie écologique et de solutions fondées sur la nature (aménagement et écoconceptions supports de biodiversité) ».

Le développement de meilleures pratiques de restauration corallienne à l’échelle des Outre-mer, notamment grâce à des outils d’aide à la décision, est au cœur du deuxième thème. L’IFRECOR travaillera au développement d’un système de classification des actions de restauration récifale, à la formation des acteurs œuvrant déjà dans le domaine de la restauration ou ceux souhaitant s’investir dans cette thématique. Le troisième thème concerne la classification et la cartographie des habitats récifaux. Le premier objectif est de réduire le déséquilibre des typologies d’habitats et de connaissances associées existant entre l’Hexagone et les Outre-mer, en particulier dans le domaine marin. Le second est de poursuivre la réalisation de cartes d’habitats dans les collectivités d’Outre-mer ne disposant pas de cartographie récente.

La quatrième thématique vise au renforcement de la prévention des espèces exotiques marines envahissantes. C’est l’un des principaux enjeux de la conservation de la biodiversité en Outre-mer, la dimension marine étant le plus souvent ignorée, d’après l’IFRECOR. « L’importance d’informer et de former le plus en amont possible les acteurs de la mer sur les enjeux des invasions biologiques marines, les mesures de prévention et de surveillance existantes et pouvant être adaptées localement prend alors tout son sens », écrit l’institution.

Les listes rouges des espèces menacées en France, conformément aux critères de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), font l’objet du cinquième thème. Ce sont elles qui permettent d’orienter les politiques et stratégies de préservation de la nature. Au cours du programme d’actions de l’IFRECOR, « un chapitre dédié de la Liste rouge nationale consacré à un groupe d’espèces marines pour une sélection de collectivités d’Outre-mer sera produit ». Par ailleurs, ajoute l’organisme, « une Liste rouge des mangroves et forêts marécageuses des Antilles sera produite ainsi qu’une Liste mangroves du Pacifique (Nouvelle-Calédonie et Wallis et Futuna) ».

Le sixième thème est consacré aux réseaux de surveillance des récifs coralliens, des herbiers de phanérogames et des mangroves. Les ambitions sont nombreuses, entre autres : « pérennisation des réseaux de suivi, l’amélioration de la collecte des données, le choix des indicateurs pour la production d’un diagnostic sur l’état des récifs en 2026 sont au cœur des actions proposées par le réseau récifs », précise l’IFRECOR. Il en va de même pour les herbiers et les mangroves.

Quant au septième et dernier thème, il est consacré à la valeur économique de ces derniers : tourisme bleu, pêche récifale, protection côtière, séquestration du CO2, etc. Les travaux de l’IFRECOR ont montré que ces écosystèmes contribuent chaque année à hauteur de 1,3 milliard d’euros aux économies de neuf collectivités d’Outre-mer. Aussi l’institution « prévoit d’actualiser ces données en se rapprochant du programme EFESE (évaluation française des écosystèmes et des services écosystémiques), porté par le ministère chargé de l’environnement ».

PM