Les règles relatives à l'exploitation minière dans les eaux internationales doivent reposer sur des « données scientifiques fiables » et « sur la base d'un consensus », a plaidé jeudi la cheffe de l'Autorité internationale des fonds marins (AIFM).
Leticia Carvalho, secrétaire générale de l'organisme intergouvernemental, s'exprimant par vidéoconférence lors d'une réunion sur les océans à Tokyo, a déclaré que tout code minier élaboré cette année devait être guidé par « la transparence, la responsabilité environnementale et le partage équitable des bénéfices ».
« Toutes les décisions relatives aux grands fonds marins doivent s'appuyer sur des données scientifiques fiables », a-t-elle insisté. L'océanographe de formation a également glissé qu'elle s'attacherait à « veiller à ce que les décisions soient (...) élaborées sur la base d'un consensus ».
L'exploitation minière des fonds marins, dans les eaux internationales, consiste à extraire des minerais tels que le nickel, le cobalt et le cuivre, utilisés dans les batteries électriques, les turbines d'éoliennes, les ordinateurs ou encore les téléphones portables. Cette exploitation est gérée par l'AIFM, un organisme indépendant basé à Kingston en Jamaïque, créé en 1994 en vertu de la convention des Nations unies sur le droit de la mer.
Le conseil de l'AIFM, qui n'accorde pour l'instant que des contrats d'exploration, élabore des règles d'exploitation commerciale depuis plus de dix ans. Son objectif est d'adopter un code minier en 2025, qui établira les futures règles d'exploitation des ressources du plancher océanique dans les eaux internationales. Une trentaine de pays, dont la France, se sont déjà prononcés en faveur d'un moratoire sur cette activité. Mais certains États membres de l'AIFM souhaitent que l'exploitation minière commence rapidement, ou au contraire l'interdire totalement.
Depuis juillet 2023, en raison d'une clause juridique invoquée par la petite nation insulaire de Nauru, dans le Pacifique, tout pays peut demander un contrat d'exploitation minière au nom d'une société qu'il parraine. Par l'intermédiaire de Nori (Nauru Ocean Resources Inc.), une filiale soutenue par le petit État insulaire de Nauru, The Metals Company (TMC) espère ainsi ouvrir d'ici 2026 une vaste zone économique offshore pour collecter dans les fonds marins des roches polymétalliques, aussi appelées nodules.
Mais le secteur minier fait l'objet de vives critiques de la part de chercheurs et de défenseurs de l'environnement qui craignent que cette activité ne ravage des écosystèmes marins.
Avec AFP