Ce Conseil consultatif a réuni le 7 mars les représentants des institutions et de la société civile des deux pays notamment le gouverneur de l'Amapa Clécio Luis, le sous préfet de Saint George de l'Oyapock, Guillaume Brault, le député Jean-Victor Castor et Tiarrah Steenwinkel, conseillère territoriale chargée de la coopération régionale. Après une présentation successive de la situation épidémique par l'ARS et le SVS (le service de veille sanitaire brésilien), les autorités sanitaires ont rappelé l'importance de mutualiser les moyens pour lutter contre la dengue qui, a fait 2 morts à Oiapoque. Précisions avec les interviews réalisées par notre partenaire Radio Péyi.
Sur les 527 cas de dengue enregistrés dans l’Amapá ces derniers, 321 sont relevés à Oiapoque. Soit plus de la moitié de la seule commune d'Oiapoque. Il en était d’ailleurs question hier lors du sixième conseil du fleuve Oyapock entre la France et le Brésil à Oiapoque. Une épidémie qui est due principalement au sérotype 3 de la dengue. La population est peu immunisée par ce variant, explique Cassio Péterca, responsable de la veille sanitaire à Macapa. « Le sérotype 3 est un sérotype qui n'a pas circulé depuis longtemps, nous remarquons que nos populations sont vulnérables à ce sérotype et à la haute densité du vecteur, l'aedes aegypti. La particularité est qu'on ne la retrouve pas seulement dans les grandes villes mais dans des petites villes aussi infestées. Nous avons une prolifération plus importante du vecteur. Avec ce sérotype, nous avons une situation épidémiologique propice à l'augmentation des cas. Les équipes médicales d'Oiapoque ont les conditions pour bien exercer et pour suivre tous les autres vecteurs habituels. Face à l'augmentation rapide des cas, le gouvernement a envoyé du personnel et d'autres moyens techniques innovants pour que nous puissions mener nos opérations».
Des moyens humains et matériels ont été dépêchés sur place, à Oiapoque, indique gouverneur de l’Amapa, Clécio Luis. « Dès que nous avons appris la situation à Oiapoque, nous avons échangé dès le mois de janvier avec la ville et avons décrété l'état d'urgence. Nous avons mis en place une stratégie gouvernementale qui a eu des résultats tant pour la partie française que pour l'ensemble des communes ici. La stratégie était de mener des opérations de nettoyages dans la ville qui était dans un très mauvais état. Nous avons apporté des équipements et du personnel et nous le poursuivons depuis le 1er février et nous le continuerons encore. Ces opérations de nettoyage, nous ont permis de réduire la prolifération des moustiques vecteurs de la dengue, nous avons mené en parallèle des actions fortes pour réduire les manques sur le système de santé à l'hôpital, avec les médicaments, l'hospitalisation et l'aide aux patients. Le plus important est de lutter contre la dengue en éliminant les gîtes larvaires, analyser l'indice d'infection en réduisant les autres maladies chikungunya et zika».
Une coopération sanitaire sur cette épidémie comme pour les autres, explique Guillaume Brault, sous-préfet de Saint-Georges de l'Oyapock. « Nous avons fait un point sur l'épidémie de dengue qui est en décroissance en Guyane. Une présentation qui a été faite à la fois par la partie brésilienne avec le SVS, et puis son équivalent en Guyane, l'Agence régionale de santé. Il y a vraiment un travail de concertation et d'actions concertées sur les phénomènes épidémiologiques comme la dengue ou précédemment le Covid. Ce dispositif est valable pour tout type de maladies infectieuses. La coopération de santé existe depuis longtemps dans la lutte contre le VIH/ Sida. Actuellement,sont en train de rédiger des protocoles d'urgence entre les hôpitaux de Saint-Georges et d'Oiapoque, de même des protocoles de prise en charge pour les grossesses. La santé est un des axes importants du conseil du fleuve et de la coopération transfrontalière».
Suite à ce Conseil du fleuve Oyapock qui n’est que consultatif, Une Commission mixte transfrontalière se tiendra le 22 mars à Macapa. Elle devra établir des propositions communes aux deux pays.
Qu'est-ce-que le Conseil du fleuve Oyapock entre la France et le Brésil ? Créé par une déclaration d’intention entre la France et le Brésil signée le 14 décembre 2012, le Conseil du À la suite des précédentes réunions en 2013, 2018 et 2023 à Saint-Georges de l’Oyapock (France) et en 2013 |
Avec Radio Peyi