Le Allen Coral Atlas, une carte des récifs coralliens grâce à l’imagerie satellite

Le Allen Coral Atlas, une carte des récifs coralliens grâce à l’imagerie satellite

© Allen Coral Atlas

Cartographier l’ensemble des récifs coralliens peu profonds du globe afin de mieux comprendre leur fonctionnement et orienter les politiques de protection de ces écosystèmes fragiles, c’est le but du projet Allen Coral Atlas. L’imagerie satellite permettra de dresser un bilan à l’aide d’une carte avec un niveau de détail sans précédent.

Utiliser les satellites afin de cartographier les fonds marins, une initiative qui peut paraître contre-intuitive de prime abord, mais qui permettrait pourtant aux chercheurs du projet de mieux appréhender et protéger son écosystème emblématique.
Dirigé par l’organisation philanthropique Vulcan de feu Paul Allen, co-fondateur de Microsoft, en collaboration avec le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE), et en partenariat avec l’université du Queensland, Planet Inc, l’université d’État de l’Arizona et la National Geographic Society, ce projet d’atlas aura « pour but d’améliorer notre compréhension des systèmes de nos récifs coralliens et à conduire de meilleures politiques fondées sur des preuves pour protéger les coraux », selon Chuck Cooper, Directeur général des relations gouvernementales et communautaires de l’organisation.

Visant une cartographie complète d’ici l’été 2021, le projet Allen Coral Atlas met à contribution les services de Planet Labs, disposant de la plus importante flotte de satellites du monde avec une soixantaine d’appareils photographiant la Terre quotidiennement. Il est ainsi possible de déterminer avec précision l’emplacement et la profondeur de l’ensemble des récifs du globe.
Pour Francis Staub, coordinateur du secrétariat de l’Initiative Internationale pour les Récifs Coralliens (ICRI), organisation qui avait appelé 44 États qui abritent 75% des récifs coralliens de la planète à intensifier leurs efforts pour leur conservation, l’atlas aura une place prépondérante en permettant à ces pays de « comprendre où se trouvent les récifs coralliens et la zone qu’ils couvrent ».
Un atlas dont la création coïncide avec le lancement de deux grandes campagnes environnementales : la Décennie des Nations Unies pour les sciences océaniques au service du développement durable et la Décennie des Nations Unies pour la restauration des écosystèmes.

Si la surface totale des récifs coralliens de notre planète représente moins de 0,25 % de l’environnement marin, ce sont près de deux millions d’espèces qui gravitent autour de ces véritables pouponnières de vie, abritant un quart des espèces marines. De plus en plus menacés par la surpêche et les changements climatiques, leur survie est un enjeu capital.
Si les scientifiques s’efforcent de surveiller en temps réel leur évolution, aucune cartographie n’avait encore été réalisée.
L’atlas, accessible au public, permettra à la communauté scientifique d’étudier la santé des récifs coralliens et de comprendre les pressions auxquelles ils sont soumis, de surveiller le phénomène de blanchiment des récifs, et de fournir des données explicites afin d’aider à définir les politiques de conservation et de protections.

« Notre objectif est de rendre la restauration et la protection de la conservation beaucoup plus facile, abordable et rapide pour tous les défenseurs de la nature dans le monde » explique Paulina Gerstner, responsable du programme Allen Coral Atlas.
Leticia Carvalho, Coordinatrice de la branche « Eau douce et marine » du PNUE, assène : « L’humanité doit agir avec une urgence fondée sur des preuves pour une gestion et une protection efficace des écosystèmes afin de changer la trajectoire ».

Damien CHAILLOT