Dernière sucrerie de Guadeloupe continentale, Gardel conjugue héritage industriel et transition écologique. Sous la direction de Nicolas Philippot, l’entreprise s’impose comme un pilier économique et environnemental du territoire, avec près de 400 employés permanents et plus de 8 000 emplois indirects.
Engagée dans la valorisation de ses coproduits, la production d’énergies renouvelables et bientôt dans la commercialisation du premier sucre de canne bio « made in Guadeloupe », Gardel incarne la transformation réussie d’une filière historique en modèle de durabilité.
Pour Outremers360, Nicolas Philippot revient sur la stratégie de modernisation et d’innovation portée par la sucrerie, entre ancrage territorial, transition écologique et renforcement de la filière agricole.
ValorCannes, un modèle partenarial d’économie circulaire
Avec le projet ValorCannes, lancé en février 2025, Gardel pousse plus loin sa démarche d’économie circulaire. Face à l’appauvrissement des sols et à la baisse des rendements canniers, l’entreprise a initié, en partenariat avec Albioma, la Distillerie Bonne Mère et Damoiseau, la création d’un compost 100 % issu de la canne à sucre. Ce projet mutualise plus de 40 000 tonnes de coproduits organiques (écumes, cendres, vinasses, bagasse) pour produire chaque année 35 000 tonnes de compost livré gratuitement aux planteurs. Inaugurée début 2025, la plateforme représente un investissement de 4,5 millions d’euros, soutenu par France Relance.
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Un projet « gagnant-gagnant », souligne Nicolas Philippot. Bénéfique pour les agriculteurs, les industriels et l’environnement, il permet de réduire les intrants chimiques, de diminuer les émissions de gaz à effet de serre et de renforcer la souveraineté agricole locale : « ValorCannes est un modèle complet. Ce que nous faisons ici est très naturel : il s’agit simplement de remettre ensemble des matières organiques locales, dans une logique de circularité. »
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L’énergie durable au cœur du modèle Gardel
Depuis 2023, neuf bâtiments de son site ont été équipés de panneaux photovoltaïques couvrant plus de 4 000 m² de toitures, produisant 1 380 MWh, soit l’équivalent de la consommation annuelle de 365 foyers. En 2025, de nouvelles ombrières photovoltaïques sur le parking du personnel viendront compléter ce dispositif, portant la production totale à près de 2 300 MWh par an.
Gardel s’inscrit également dans une démarche d’économie circulaire : « Nous sommes fortement engagés sur les enjeux écoresponsables. Aujourd’hui, plus de 85 % de nos déchets sont triés et valorisés, ce qui constitue une véritable performance industrielle. » Parallèlement, la valorisation de la bagasse (le résidu fibreux de la canne à sucre) permet à Gardel d’assurer une large part de son autonomie énergétique. Chaque année, la sucrerie produit entre 10 et 15 % de l’électricité consommée en Guadeloupe et atteint une autosuffisance en eau supérieure à 70 %.

Canne bio made in Guadeloupe
Cette dynamique environnementale s’accompagne d’une stratégie d’innovation produit. Gardel s’apprête à lancer, dès 2026, son premier sucre de canne bio « made in Guadeloupe », une première en France, après plusieurs années de recherche et de démarches de certification européenne. Parallèlement, l’entreprise poursuit la montée en gamme de ses sucres spéciaux et la modernisation de son outil industriel, avec notamment la construction d’un entrepôt de 10 000 m² et l’obtention récente de la certification FSSC 22000, gage de sécurité alimentaire et de qualité. Pour Nicolas Philippot, ces avancées traduisent une même conviction : « assurer la pérennité et le dynamisme de toute la filière canne-sucre en Guadeloupe tout en préparant son avenir », entre performance économique et respect de l’environnement.























