Innovation en Guyane : Une hydrolienne pour alimenter en électricité les forces armées

© Forces Armées en Guyane

Innovation en Guyane : Une hydrolienne pour alimenter en électricité les forces armées

Dans le cadre de la transition écologique, la direction d’infrastructure de défense de Cayenne porte un projet d’installation d’énergie hydro-électrique au profit des militaires des forces armées en Guyane et à terme des collectivités et territoires. Le projet, baptisé AMAZON’HYDRO FORCE, consiste à remplacer les groupes électrogènes existants sur certains postes de contrôle fluviaux temporaires (PCFT) par un catamaran équipé de deux turbines hydroélectriques, couplé à des panneaux photovoltaïques. Un sujet réalisé grâce à l'interview de notre partenaire Radio Peyi.

 

La première expérimentation est actuellement en cours sur la barge du PCFT Inini, localisée sur la commune de Maripasoula, dans une zone difficile d’accès de l’ouest Guyanais et à proximité de la frontière du Suriname. Un concept parfaitement adapté aux besoins des militaire mais il pourrait également être utile pour une grande partie des habitants des écarts dans l’intérieur de la Guyane, précise Fabien Granger, qui est à l’origine de ce projet. « L'idée étant pour les Forces Armées en Guyane d'apporter cette énergie renouvelable sur les postes de contrôle fluviaux temporaires que l'armée met en place pour contrôler le passage des garimpeiros et de suppléer l'utilisation d'un groupe électrogène par la production d'énergies renouvelables. Cela permet d'améliorer les conditions de travail et de vie des hommes sur les barges, qui sont soumis à rude épreuve. Cela permet d'éviter le transport de carburant. La technologie peut être mise en place pour des opérations civiles, des collectivités, des mairies qui seraient intéressés pour fournir ce genre de technologies innovantes pour leur administrés, ou des Vous allez produire une énergie renouvelable non polluante, et capable de faire fonctionner par vous-même. C'est une technologie qui va venir s'adapter à un site et non un site qui devra s'adapter à la technologie». souligne le concepteur de l'Amazon Hydro Force au micro de notre partenaire Radio Peyi.

Ce projet d’hydroliennes, porté par une entreprise guyanaise, repose sur un couplage photovoltaïque. En effet, en saison des pluies, les bonnes vitesses d’eau permettent de lancer les turbines afin d’entraîner un alternateur et de produire de l’énergie. Cette énergie est stockée par des batteries qui délivrent ensuite le courant tout au long de la journée. Lorsque les vitesses d’eau diminuent en saison sèche, le photovoltaïque prend le relais.

Fabien Granger a l’ambition de convaincre les collectivités pour les habitants des communes de l’intérieur. D’autant qu’une grande majorité des matériaux nécessaires sont des composants standards du commerce, et donc facilement trouvables en Guyane. «C'est une technologie simple. Nous avons voulu faire quelque chose facilement entretenable compte-tenu de l'isolement des sites auxquels on s'adresse et qui soit produit localement avec des matériaux du commerce, qui nécessite pas d'importation. Les matériaux hydrauliques peuvent être remplacés facilement et rapidement car ils viennent d'une impression 3D, la partie aluminium du châssis peut également être remplacés grâce à la présence d'entreprises partenaires comme l'entreprise TNI, on peut remplacer la génératrice qui vient d'un groupe électrogène très simple avec des pièces conventionnels standard du commerce. Seuls les flotteurs du catamaran ne viennent pas de Guyane mais de l'Europe, mais on pourrait envisager de les fabriquer ici».

Par sa facilité de conception et de transports, ce projet est selon le concepteur particulièrement adaptés aux communes de l'intérieur. « On peut aller sur des puissances allant de 2KWH à 50KWK, on peut alimenter les écarts du réseau hydrograhiques guyanais où se trouvent des populations  qui n'ont pas d'accès à l'électricité ou qui ont accès à l'électricité via des groupes électrogènes. Cela concerne les habitants sur l'Oyapoque, sur le Maroni, sur l'Approuague, la Mana ou le grands fleuves de Guyane de manière générale».