Lors de la présentation du plan de relance Outre-mer en septembre dernier, le gouvernement a annoncé la mobilisation d’un montant d’1,5 milliards d’euros. Début 2021, ce montant cible est déjà dépassé, selon un document que la rédaction d’Outremers360 s’est procuré, et qui fait également état de la répartition du plan de relance Outre-mer.
Dans le détail, le volet « verdissement » devrait mobiliser 430 millions d’euros, tandis que 410 millions seront mobilisés pour la compétitivité et 970 millions pour le volet « cohésion sociale et territoriale ». Pour mémoire, près de 5 milliards d’euros ont également été versés aux entreprises ultramarines en 2020, soit 8% du PIB des économies Outre-mer : 3,2 milliards en PGE, 500 millions d’euros en activité partielle, 590 millions en Fonds de solidarité aux entreprises (FSE) et 490 millions en report et exonération de charges. « En 2021, ces dispositifs seront maintenus tant que cela sera nécessaire au vu de la crise », ajoute le document.
Toujours selon ce document, les « grands bénéficiaires » du plan de relance Outre-mer sont en premier lieu les salariés et demandeurs d’emplois. Une catégorie qui bénéficiera d’une estimation de 500 millions d’euros répartis en activité partielle de longue durée, formation, service civique, aide à l’apprentissage, aide à l’embauche et emplois aidés.
Pour la suite, 350 millions d’euros seront mobilisés pour le BTP (rénovation énergétique, plan séisme, eau et assainissement, routes) ; 345 pour les entreprises notamment industrielles (baisse des impôts de production, appel à projets pour les entreprises, aides à l’export) ; 300 millions pour les Collectivités locales (garantie de recette et DSIL exceptionnelle, CCT, ingénierie, rénovation thermique) ; 120 millions pour le système de santé à travers de Ségur ; 80 millions pour les entreprises agricoles (accélération de la transformation agricole, modernisation des abattoirs, renouvellement des agroéquipements) ; et enfin 5 millions d’euros pour le tourisme (appel à projets tourisme durable), venant en plus des dispositifs de droit commun renforcés au vu de la crise (prêts touristiques de BPIFrance, renforcement des fonds propres).
De façon plus concrète, on en apprend davantage sur « les premiers résultats » en 2020 de ce plan de relance. Sur l’emploi, « le plan « 1 jeune, 1 solution » porte ses premiers fruits : sur les 4 premiers mois d’existence du plan, 3 019 contrats d’apprentissage ont bénéficié de l’aide France relance et 2 185 aides à l’embauche des jeunes ont été versées. Entre août 2020 et novembre 2020, et malgré la crise, 20 093 emplois en CDI et CDD de plus de 3 mois pour les moins de 26 ans ont été créés sur les DROM, notamment via ce plan. C’est plus que la même période en 2019 (17 043 emplois pour les jeunes) ou en 2018 (17 390) ».
Sur la rénovation thermique des bâtiments de l’État : « Le Premier Ministre a dévoilé les lauréats le 14 décembre 2020. Au total, ce sont 237 projets qui ont été retenus dans les différents territoires d’Outre-mer pour un montant de plus de 161 millions d’euros. Ainsi, 6% de l’enveloppe totale est dédiée aux Outre-mer, témoignant d’un effort significatif en faveur de ces territoires qui représentent 4% de la population française ».
Sur les projets industriels, « 8 premiers projets lauréats, situés en Guadeloupe, Martinique, Guyane et à La Réunion, ont été annoncés le 18 décembre 2020. Ils représentent plus de 5,7 millions d’euros de subventions mobilisées par France Relance pour un total de plus de 26,2 millions d’euros d’investissements productifs. Ils permettront aux entreprises concernées de diversifier leur activité, de moderniser leurs procédés de fabrication et d’accélérer la transition écologique des territoires ultramarins avec à la clé la création de plus de 50 emplois ».
Plusieurs dizaines d’autres projets d’entreprises ultramarines ont été déposés et sont en cours d’instruction, « témoignant d’un véritable engouement pour ces dispositifs ». Enfin sur les bonus écologiques et primes à la conversion : 3 262 bonus écologiques et primes à la conversion ont été versés en Outre-mer au 31 décembre 2020.
Sur la répartition géographique, à ce stade, la moitié du 1,5 milliard d’euros a été territorialisé dans le cadre d’accords de relance en cours de finalisation entre les préfets ou les Haut-commissaires et les collectivités. La Martinique bénéficiera de 170 millions d’euros du plan de relance, dont 25 millions pour la protection des populations dans le cadre du plan séisme Antilles. L’autre moitié de ce plan, 25 millions, bénéficiera à la Guadeloupe qui voit 135 millions d’euros de ce plan de relance territorialisés, dont 10 millions pour la rénovation des réseaux d’eau et d’assainissement.
La Guyane bénéficiera quant à elle de 125 millions d’euros territorialisés dont 30 millions pour la rénovation ou construction de routes. 87 millions d’euros sont fléchés sur Mayotte, dont 12,8 millions pour « permettre à l’hôpital d’investir face à des besoins en constante augmentation ». Enfin, La Réunion voit 243 millions d’euros de crédits fléchés dont 23 millions investis pour la formation des jeunes et l’accès à l’emploi.
À noter que ces sommes vont très prochainement évoluer avec la signature des accords de relance territorial prévue au premier trimestre. En Guadeloupe, l’accord a déjà été signé entre l’État et le Conseil Régional le 18 décembre 2020, qui apporte ainsi 70 millions d’euros. L’accord de relance pour la Guadeloupe est ainsi porté à 205 millions d’euros.
Pour ce qui est des collectivités d’Outre-mer, le document rappelle les financements France relance décidés pour la rénovation énergétique des bâtiments de l’État : la Polynésie bénéficie de 13 millions d’euros, la Nouvelle-Calédonie de 13,4 millions, Wallis et Futuna de 8 millions, Saint-Martin de 38,8 millions et Saint-Pierre et Miquelon d’1,1 million. « En complément, ces territoires bénéficieront d’autres mesures France Relance qui ne sont pas comprises dans le mandat, telles que la baisse des impôts de production, ou la garantie de recettes des collectivités », rappelle le document.