Infirmières agressées en Guyane : Les propositions de l'ARS pour une meilleure protection des professionnels

Infirmières agressées en Guyane : Les propositions de l'ARS pour une meilleure protection des professionnels

La sécurité des professionnels de santé libéraux en Guyane est au cœur des discussions après de nouvelles agressions survenues la semaine dernière. Un viol à Maripasoula et un braquage routier à Matoury ont suscité une vive inquiétude au sein de la profession. Ce lundi 24 mars 2025, alors que des manifestations de soutien étaient organisées sur le territoire, les représentants des infirmières et médecins libéraux ont été reçus par l'Agence régionale de santé (ARS) afin d'échanger sur des mesures de soutien et de prévention. Focus grâce au reportage de nos partenaires de Radio 


Des personnels soignants en manifestations en Guyane, les infirmiers libéraux reçus par la préfecture samedi 22 mars 2025, puis reçus ce lundi 24 mars par l’Agence Régionale de Santé, les soignants du territoire s’organisent face à une recrudescence des violence et agression subies par le corps médical du territoire.
Le directeur régional de l'ARS, Laurent Bien, a exposé les propositions de l'agence au micro de Radio Péyi : « D'abord redire notre sidération par rapport aux événements et notre soutien à la victime, à ses proches et à l'ensemble des professionnels de santé. Ensuite, plus concrètement, on a abordé beaucoup de questions d'ordre public. L'agence de santé a proposé quatre choses qui relèvent plus de soutien aux professionnels. La première, c'est de refaire une campagne de sensibilisation sur le fait de ne pas commettre d'actes d'incivilité envers les professionnels de santé. La deuxième chose, c'est d'être en soutien financier, à la fois pour le déploiement des dispositifs de sécurité, ce que nous avions déjà commencé à faire, et pour la formation aux premiers gestes de sécurité pour les professionnels. Et puis les professionnels nous ont proposé également la mise en place d'un observatoire pour avoir des éléments consolidés sur tous ces actes, quels que soient les professionnels, qu'ils exercent en libéral ou en hôpital, en milieu urbain ou dans les communes des Savanes et de l'intérieur ».

Awatef Arghoubi, infirmière et secrétaire générale de l'Union régionale des professionnels de santé, témoigne des difficultés rencontrées par ses collègues : « Je suis régulièrement contactée par les collègues en privé, j'essaye de gérer, d'accompagner. Il y a tout cet accompagnement, et il passe aussi par de l'information, une information claire, une information cohérente et une information qui circule. Sauf que parfois, certains l'ont, d'autres ne l'ont pas. Il y a des collègues qui viennent de s'installer là il y a deux mois. Maintenant, elles viennent me contacter avant même de s'installer, pour avoir les informations parce qu'elles se sont bien rendues compte que finalement ce n'est pas si simple d'être une infirmière libérale aujourd'hui ».

Les professionnels de santé libéraux demandent une meilleure protection et des conditions de travail plus sécurisées. Awatef Arghoubi précise leurs revendications : « Nous avons vraiment besoin de protéger nos soignants qui sont sur le terrain, de sécuriser les conditions d'exercice notamment en zone isolée, de valoriser la profession et de raffermir, auprès de la population, l'importance de respecter nos soignants. Donc, nous, ce que nous avions demandé, c'est un observatoire local où on pourrait recenser les incivilités et les violences. Et puis un accompagnement financier, donc l'ARS a validé la généralisation sur la zone police du bouton "police connectée", ça a été validé. Enfin, une campagne de communication au niveau territorial a été validée. Je pense que ça va se faire avec l'ARS et la préfecture pour que nous puissions avoir des communications performantes sur le territoire ».

Cette rencontre entre les professionnels de santé libéraux et l'ARS marque une nouvelle étape vers une meilleure prise en compte des problématiques de sécurité auxquelles sont confrontés les soignants en Guyane. Les mesures annoncées visent une meilleure protection des professionnels et une sensibilisation accrue de la population. 

 

Damien CHAILLOT