Ce mardi, une nouvelle scierie énergie a été inaugurée à Petit Saut sur la commune de Sinnamary, en Guyane. Ce projet, porté par Voltalia et le groupe Triton Timber, a pour but de valoriser localement une partie de la ressource en bois immergé du lac de Petit Saut, à la fois en bois d’œuvre et en ressource énergétique, tout en préservant ce lieu touristique et riche en biodiversité.
Voltalia, acteur international des énergies renouvelables, et sa filiale Triton Timber, spécialisée dans l’exploitation des forêts immergées ont inauguré la centrale biomasse et la scierie sur leur site de Petit Saut à Sinnamary en Guyane, en présence d’élus du territoire, de représentants de l’État, d’institutions et organismes nationaux et internationaux.
D’un côté la société française Triton Guyane développe le projet de récolte et de valorisation de ces bois oubliés afin de répondre notamment à la demande croissante en bois d’œuvre sur le territoire guyanais, grâce au Pôle Scierie. Il générera environ 9 000 m3 par an de produits finis pour la construction, l'aménagement extérieur, l’ameublement ou le design, offrant ainsi une nouvelle alternative durable en matériaux biosourcés.

De l’autre, Voltalia a développé et construit la centrale biomasse de Sinnamary, d’une puissance de 10,5 mégawatts. La centrale biomasse a pour objectif de convertir en énergie électrique les variétés non appropriées à la transformation en scierie. Actuellement en phase d’achèvement des essais pour sa mise en service complète, la plus grande centrale biomasse de Guyane produira jusqu’à 8% des besoins en électricité du territoire.
« Sur Petit-Saut, pour valoriser à 100% ce qu’on récolte, on a réussi à monter un partenariat avec Voltalia pour valoriser toute la ressource. Les grumes les plus qualitatives en scierie et donc en bois d’œuvre et les grumes de plus faibles qualités sont broyées et deviennent du combustible pour alimenter les centrales », détaille Elodie Delonca, directrice générale du groupe Triton.
Toute la ressource ne sera toutefois pas exploitée, afin de préserver le lieu singulier. En effet, le groupe et son actionnaire Voltalia ont fait le choix, en Guyane, d'exploiter que les zones d’une profondeur de plus de 11 mètres, « pour préserver la biodiversité riche dans les zones près des berges ». Pour se faire, Triton Timber a réalisé 10 ans d’étude environnementale pour identifier les zones sensibles.

« Sur les 36 000 hectares du lac de Petit Saut, nous exploitons uniquement 12 à 13 000 hectares, soit à peine plus de 40% », détaille Élodie Delonca. « 60% de la ressource est donc conservée ». « En parallèle, on a des mesures spécifiques pour les espèces protégées : les grands oiseaux et les loutres géantes », assure-t-elle. Le principe d’exploiter du bois immergé, et donc « perdu », permet aussi d’ « éviter d’aller prélever en forêt naturelle ».
Totalisant un investissement de plus de 200 millions d’euros, le projet permet la création de plus de 90 emplois directs locaux dédiés à la phase d’exploitation d’une durée de 25 ans.